Cette visite à Rabat du général a été plusieurs fois programmée puis reportée. Le dirigeant par intérim de la Guinée, le général Sékouba Konaté, s'est rendu, lundi, au Maroc auprès de Dadis Camara, hospitalisé à Rabat depuis plus de trois semaines, après avoir été blessé à la tête par son aide de camp. Le général Konaté n'a pas rencontré le chef de la junte blessé depuis que ce dernier a été blessé, le 3 décembre. Cette visite à Rabat du général a été plusieurs fois programmée puis reportée. Depuis que le capitaine Camara a été opéré, officiellement d'un "traumatisme crânien", les autorités diffusent le même type de message officiel affirmant qu'« il va mieux et a l'intention de retourner le plus vite possible à Conakry ». Mais, un ministre aurait récemment rapporté au général Konaté que le capitaine Camara était, en fait, dans « un état assez déplorable ». Moussa Dadis Camara a-t-il encore un avenir politique ? Le signal fort est venu du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a émis, à l'Assemblée française, que «monsieur Dadis Camara reste dans son lit au Maroc et non qu'il revienne car il serait capable, rien que son retour, de déclencher une guerre civile, et on n'en a pas besoin. Pour les observateurs avertis, le départ au Maroc du général Sékouba Konaté signifie une transmission en douceur des rênes du pouvoir. Cette hypothèse est confirmée par la prise en main de son successeur qui a effectué récemment une tournée dans les camps militaires de la capitale à l'effet de préparer et de sensibiliser les troupes à un changement devenu inéluctable. « Le principal problème de notre armée, c'est le manque de respect pour la hiérarchie. Aucun acte d'indiscipline et d'insubordination ne sera plus toléré. Je ne caresserai aucun militaire dans le sens du poil », a-t-il prévenu, parfaitement conscient d'avoir affaire à une armée totalement déstructurée. Aux membres influents du gouvernement, plus particulièrement à l'adresse du colonel Moussa Keïta, secrétaire permanent du CNDD, et d'Idrissa Chérif, ministre de la Communication, le message de fermeté du nouvel homme fort s'interprète comme une volonté de marquer son territoire sans concession. La transition dans la douleur est en marche pour dépasser l'impasse, mettre fin à la cacophonie et, surtout, réussir la «période probatoire ».