Une douzaine d'officiers et sous-officiers guinéens, arrêtés au moment de la prise du pouvoir par l'armée fin 2008 ou depuis, ont été remis en liberté lundi soir, selon le voeu du dirigeant par intérim de la Guinée, le général Sékouba Konaté, a-t-on appris de source policière. Ces remises en liberté ont eu lieu lundi, avant le départ en début de soirée du général de brigade Sékouba Konaté vers le Maroc. Selon une source proche du ministre de la Défense, le général Konaté a quitté peu avant 19h00 (locales et GMT) Conakry à destination de Rabat, où il devait rendre visite au chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, toujours hospitalisé après avoir été blessé, le 3 décembre, par son aide de camp qui a tenté de le tuer. Selon un responsable policier, le général Konaté avait ordonné dès dimanche la libération d'une douzaine de militaires, mais des conseillers ont souhaité donner une forme juridique à ces remises en liberté. Ces militaires ont été entendus lundi au tribunal de première instance de Kaloum, à Conakry. Les charges pesant contre eux ont été jugées insuffisantes et leur remise en liberté a été ordonnée, selon la même source policière. Ces militaires remis en liberté étaient, dans leur grande majorité, des proches du président Lansana Conté, mort des suites de maladies en décembre 2008 après avoir dirigé le pays d'une main de fer pendant 24 ans. Des observateurs font valoir qu'ils avaient été mis aux arrêts sans l'aval de Sékouba Konaté. Ce dernier était proche de Conté, un ami intime de son père qui l'avait protégé après la mort de ce dernier. Parmi les militaires libérés figure le commandant Issiagha Camara, neveu et aide de camp du défunt général-président, Lansana Conté (1984-2008). Deux anciens membres de la garde rapprochée de Lansana Conté, surnommés Pendessa et AOB, feraient également partie des hommes remis en liberté, selon la même source. D'autres militaires, qui avaient été accusés de tentative de coup d'Etat en 2009, ont également recouvré la liberté, tel David Sylla. Ces militaires soussous (ethnie du défunt président Conté) n'avaient pas été entendus par un juge depuis leur arrestation. Ils étaient restés détenus d'abord au camp Alpha Yaya Diallo, siège de la junte, puis sur l'île de Kassa, avant d'être transférés, après le 3 décembre, à la maison centrale de Conakry.