Le site captivait alors les passants pour son splendide panorama qui donne sur les ponts. Il faut être trois ou quatre personnes pour descendre les escaliers des «S» à la tombée de la nuit. Seul, vous risquez à coup sûr un guet-apens. Reliant la place Amirouche (ex- Pyramide) et la grande avenue Aouati Moustpha, ces escaliers d'une centaine de marches et leurs grandes balustrades ont été érigés par les français. Le site captivait alors les passants pour son splendide panorama qui donne sur les ponts. Aussi, l'endroit est connu pour abriter une plaque commémorative qui nous rappelle que lors de la bataille de Constantine de 1837, le général Damrémont fut tué sur place. Mais bon, depuis, beaucoup de choses ont changé et cette réputation est déjà loin, car le lieu s'est transformé en urinoir jonché de saleté. Mais, c'est surtout l'insécurité qui pose problème. Des toxicomanes et des alcooliques qui, après avoir été chassés de certains sites notamment le Monument au mort et de la piscine Sidi M'cide, ont trouvé refuge dans les «S» pour occuper leurs soirées. Tranquillement installés dans un coin, à l'abri des regards, ils s'adonnent à toutes sortes de jeux de hasard et d'argent : dés, jeu de cartes ou roulette. Sous l'effet de la drogue, des psychotropes et de l'alcool, leur petit trafic dure depuis des mois. « Ils viennent tous les soirs vers 18 h. Je les connaîs, ils ne sont pas violents mais de temps en temps après avoir bu plusieurs litres de vin ou de bières, ils finissent par se bagarrer et font beaucoup de bruit», raconte un jeune qui vend des cigarettes près de là et qui a l'habitude de veiller jusque tard dans la nuit. La provocation ne s'arrête pas là, puisque ce qui est incroyable c'est que leur passe temps se déroule à environs 30 mètres de la brigade de la gendarmerie nationale, la seule du centre ville. La bande ne tremble pas, elle continue à enchaîner les parties de jeu toutes les nuits sans faire de bruit. A quelques mètres, cette fois-ci, ce sont des dizaines d'adolescents qui squattent un autre endroit. Plus dangereux et plus nombreux, eux aussi préfèrent l'obscurité. Au menu : alcool et drogue. Il n'y a pas si longtemps, ce même groupe était accompagné de jeunes filles, et inutile de rentrer dans les détails pour expliquer davantage. Les passants qui empruntent les escaliers des «S» pour rentrer chez eux à l'avenue Aouati Moustpha, un quartier réputé calme, ont longtemps essuyé la provocation et les insultes de ces jeunes. Et ces hostilités se sont vite transformées en agressions, certaines personnes ont été victimes de vols. Aujourd'hui, on a tenté de les chasser des lieux, grâce notamment à l'intervention des riverains, mais il n'est pas rare de croiser le gang, toujours aussi agressif sous l'effet de drogues et d'alcool. En attendant de sécuriser une fois pour toute les «S», signalons au passage que ce qui encourage les dealers et les voyous, c'est certainement l'absence totale d'éclairage, pourtant on est en plein centre ville !