«Déconseiller une femme enceinte de se faire vacciner contre le virus A/H1N1 est totalement contre la déontologie et l'éthique». C'est en ces termes qu'a répondu, hier, le professeur Smail Mesbah, directeur de la prévention au ministère de la Santé à et l'Institut Pasteur. Cette mise au point est adressée aux médecins qui se sont donné le droit de conseiller les femmes enceintes de ne pas se faire vacciner. Pour soutenir ses propos, M. Mesbah a réaffirmé, encore une fois, que «la femme enceinte est la plus exposée au virus de la grippe A/H1N1 en raison de la vulnérabilité de son système immunitaire. Son risque d'affection par ce virus l'expose cinq à dix fois plus que la population générale, à une difficulté respiratoire sévère et dans certains cas le décès». Sur la même lancée, le représentant du département de Barkat a appelé les praticiens de la santé «à assumer leur entière responsabilité lorsqu'il s'agit de vies humaines», tout en précisant que le vaccin est un «moyen efficace pour protéger, surtout, la femme enceinte contre le risque de complications». Lors du briefing portant sur la situation épidémiologique de la grippe porcine, tenu au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le professeur Mesbah a déclaré que «les personnes qui boudent le vaccin sont responsables de leurs personne et nul n'a le droit de dire que le vaccin est dangereux». Vu la subtilité de la chose, il a été décidé que les femmes enceintes de 20 semaines soient classées prioritaires, «car la grossesse peut être un facteur à risque. Jusqu'à aujourd'hui, la grippe A a été à l'origine de la mort de 11 femmes enceintes». De son côté, le chargé de la communication au niveau du ministère de tutelle a estimé que «la réticence des uns et des autres, par rapport à la vaccination contre la grippe A, y compris le personnel de la santé, est due essentiellement au manque de communication». Justement, à propos de l'évaluation de la campagne de vaccination des personnels de la santé contre la lancée mercredi, sans se prononcer sur la réussite ou l'échec de la campagne de vaccination, M. Belkessam a fait savoir que le ministère «a enregistré seulement deux personnes qui ont développé les effets secondaires et il s'agit de réactions locales». Dans le cas où l'Algérien boude la vaccination, que fera le ministère de la Santé des 20 millions de doses commandées ? Le représentant de ministère de la Santé déclare que «l'Algérie n'est pas encore à ce stade, et si la France est en train de vendre les doses qu'elle a achetées, c'est qu'elle est en train de vendre le surplus de ses stocks». Interpellé sur le décès de la femme médecin à Sétif, M. Belkessam a rappelé qu'elle est décédée 30 heures après la vaccination. «Cette durée écarte toute éventualité d'un choc anaphylactique» et d'ajouter que «plus de 200 personnes ont été vaccinées avec le même lot de vaccins et 10 autres du même flacon». Il affirme également que les résultats de l'autopsie ne sont pas encore connus. A propos de la disponibilité de l'antiviral «Oseltamivir» (Tamiflu), l'intervenant a déclaré que 500.000 unités de dosage adulte et 50.000 de dosage pédiatrique ont été déjà distribuées à l'échelle nationale. w Regroupements pour réussir la campagne de vaccination En vue de réussir la campagne de vaccination au niveau de tous les paliers, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière organise, jeudi prochain, des regroupements au sein de tous les centres hospitaliers existants sur le territoire national. Des conférences portant sur la sensibilisation des bienfaits du vaccin contre le virus A/H1N1 seront assurées par des épidémiologistes.