Les Etats-Unis ne désespèrent pas de sceller la paix au Proche-Orient d'ici deux ans. Barack Obama qui veut transformer les relations entre l'Amérique et le monde musulman, s'apprêterait à prendre plusieurs initiatives pour relancer «dès que possible» et «sans conditions préalables», le processus de paix israélo-palestinien. «Nous travaillons avec les Israéliens, l'Autorité palestinienne, la Jordanie et les Etats arabes pour faire les démarches nécessaires à la relance de négociations le plus tôt possible et sans conditions préalables», déclare Hillary Clinton après avoir rencontré à Washington ses homologues de Jordanie et d'Egypte, les seuls pays arabes à reconnaître pleinement Israël. Selon le quotidien Maariv, Washington a même intégré dans sa démarche le refus de Mahmoud Abbas de reprendre langue avec Benyamin Netanyahu, tant que ce dernier n'acceptera pas de geler totalement la construction dans les colonies et dans la partie Est d'El Qods et le souhait de ce dernier de voir Obama appuyer comme l'ex-président américain George W. Bush la possibilité des échanges territoriaux dans l' accord de paix final qui permettraient à Israël de conserver ses grands blocs de colonies en Cisjordanie. Pour s'assurer de la réussite de ces pourparlers annoncés, la Maison Blanche qui aurait opté pour des pourparlers de proximité entre les représentants de Abbas et de Netanyahu (les Américains les rencontreraient séparément avant de leur faire part des positions des autres) adresserait des lettres de garantie pour assurer le succès de son plan dont le premier sujet serait celui des frontières entre Israël et un futur Etat palestinien. Un Etat palestinien serait établi en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, sur la base de la ligne d'armistice en vigueur entre 1949 et 1967. Une fois ce point bouclé, théoriquement en neuf mois, soit la période de moratoire sur la colonisation annoncée par le gouvernement israélien, les négociations aborderaient les questions liées au statut final : El Qods, le sort des réfugiés de 1948 et l'eau. L'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient, George Mitchell se rendra aujourd'hui à Paris et Bruxelles pour informer les partenaires européens du Quartette pour le Proche-Orient (Union européenne, Etats-Unis, Russie et ONU) du contenu du «plan de paix américain» et leur demander de se joindre aux efforts des Etats-Unis, de la Jordanie, de l'Arabie Saoudite et de l'Egypte pour convaincre l'Autorité palestinienne de se rasseoir à la table des négociations. Muni des lettres de «garanties» exposant la position américaine, il se rendra ensuite au Proche-Orient pour tenter de relancer le processus de paix. Avigdor Lieberman, le ministre israélien des Affaires étrangères, applaudit ce plan. Il regrette toutefois l'existence d'une date limite aux pourparlers de paix, dans un communiqué diffusé par son cabinet et cité par Haaretz. «Il n'est pas possible de parvenir à un accord sur les frontières définitives en neuf mois et à un accord final en deux ans. (...) Ce n'est pas réaliste», dit-il à l'issue d'une rencontre avec Tony Blair, l'envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient. Selon Maariv, Le Caire et Amman ont promis de faire pression sur l'Autorité palestinienne qui conditionne la reprise des «négociations de paix» à un gel total des colonies. Comme Washington, elles auraient elles élaboré un plan pour la reprise du processus de paix qu'elle. Elles comptent le soumettre au gouvernement américain. S'il est approuvé, selon El Goumhouria, une conférence de paix se tiendra en Egypte en mars ou en avril.