La surpopulation des établissements pénitenciers demeure la principale entrave à la réforme de la justice », c'est le constat fait hier par Mokhtar Felioun, directeur des prisons. Invité de la radio Chaîne I, M. Felioun estime que des réserves ont été émises au sujet de la surpopulation des prisons par les différentes délégations d'ONG de défense des droits de l'homme ayant visité les prisons algériennes. « Il s'agit de la seule réserve formulée par les différents visiteurs et nous allons y remédier à travers le programme de construction de nouvelles structures pénitentiaires », a expliqué le DG des établissements carcéraux. Datant de l'époque coloniale, les prisons ne répondent plus aux normes de détention modernes. Cinquante-neuf établissements datent d'avant l'année 1900 et 16 autres ont été construits durant la période de 1900 à 1962. « Ces prisons n'ont pas été construites dans l'objectif d'une réelle réinsertion des détenus, mais dans le but d'emprisonner et c'est tout. « Ce qui veut dire qu'elles ne répondent pas à l'objectif fixé par le programme de réforme de la justice consistant à fournir les conditions humaines d'une détention dans le strict respect des droits de l'homme », a indiqué Mokhtar Felioun qui espère qu'avec la réception, vers la fin de l'année 2009, de 13 nouvelles structures de détention dans les Hauts-Plateaux et le Sud le problème de la surpopulation dans les prisons du Nord sera réglé. Quatre-vingt et un projets ont été mis en chantier afin de remplacer les structures carcérales existantes et devront garantir la norme de 9m d'espace pour chaque détenu. A noter que la population carcérale a atteint le nombre de 55 000 détenus. « Le prisonnier en Algérie n'est privé que du seul contact avec le monde extérieur. Nous veillons grâce au programme de réforme à lui fournir ses droits tels qu'énoncés dans la Déclaration des droits de l'homme. Le suivi médical et psychologique est garanti, de même que nous veillons à lui fournir le moyen de reprendre ses études et de suivre une formation professionnelle », a indiqué le directeur des prisons qui rappelle que pas moins de 15 470 détenus sont inscrits, soit dans le cadre de la formation professionnelle, soit dans l'enseignement par correspondance. A ce titre, M. Felioun rappelle le nombre de 455 détenus qui ont réussi cette année l'examen du baccalauréat contre seulement 25 en 2002. « Seul un cas de récidive a été enregistré parmi les bacheliers qui ont été graciés », a indiqué l'invité de la radio en annonçant le lancement prochain d'un centre national pour l'étude des méthodes carcérales.