Pas plus de 30% d'élèves étrangers par classe dans les écoles primaires. Cette mesure prise par le gouvernement italien sera effective dès la rentrée scolaire de septembre 2010 dans l'objectif affiché de ne pas «créer de classes ghettos» et de favoriser l'intégration des étrangers. Citée par Reuters, la ministre de l'Education nationale Mariastella Gelmini a pourtant expliqué que cette décision avait été prise dans un souci de préservation de la «culture» italienne : «Nos écoles sont prêtes à accepter toutes les cultures et tous les enfants du monde. Dans le même temps, les écoles italiennes doivent maintenir leurs propres traditions avec fierté et diffuser la culture de notre pays». Très controversée, cette recommandation du ministère de l'Education concernera 629 000 élèves étrangers, dont un tiers est né en Italie. En principe théorique, elle devrait pouvoir être ajustée selon le niveau des élèves. Le plafond pourra ainsi être revu à la hausse si les étrangers maîtrisent la langue et inversement. Une étude du ministère de l'Education datant de 2005, exhumée par La Repubblica, nuance les inquiétudes du gouvernement puisque ce document indique que l'augmentation d'élèves étrangers dans les classes n'a guère d'incidence sur les résultats scolaires. Interrogée par La Stampa, Graziella Favoro, sociologue, met également en doute l'efficacité d'une telle mesure, fondée sur des chiffres inexacts : « Il n'y a pas de concontration très importante d'élèves étrangers dans les écoles italiennes. Le chiffre moyen est de 7% d'étudiants étrangers… Bien sûr, dans certaines villes, le taux est plus important, comme à Milan ou dans l'Emilie-Romagne. Mais il faut souligner que sur les 700 000 élèves étrangers, la plupart sont nés en Italie. Selon les chiffres du ministère de l'Education, ceux qui ne parlent pas italien - les nouveaux arrivants - représentent seulement 10% des élèves étrangers. » A gauche, le scepticisme domine face à cette nouvelle mesure dont plusieurs responsables politiques craignent qu'elle ne renforce le racisme à l'encontre des étrangers. Ainsi, la sénatrice Vittoria Franco s'inquiète des retombées d'une telle décision alors que le climat est déjà au racisme et à la xénophobie depuis les événements de Rosarno.