Photo: Fouad S. Bien qu'apparaissant sur les maquettes des cités de l'Agence d'amélioration et de développement du logement (AADL) lors de leurs constructions, les terrains de jeux et autres équipements de distraction destinés aux enfants sont aujourd'hui contestés et honnis par certains bénéficiaires, aussi bien des appartements que des locaux commerciaux. La cause invoquée reste le chahut des enfants lorsqu'ils jouent. «Nous ne pouvons plus nous reposer ou rester en famille. Lorsque les enfants jouent, ils vocifèrent des insanités et des insultes. Le pire est qu'ils viennent des autres cités des alentours», témoignent des locataires de la cité AADL de Bab Ezzouar. Même son de cloche chez les commerçants dont les locaux jouxtent les terrains de jeux. «Il m'est plus possible de déposer le présentoir des journaux sans risque de le voir par terre à cause d'un coup de ballon. Sans oublier les cris des enfants tout au long de la journée», s'agace un commerçant. La grogne des bénéficiaires des cités AADL devant l'aménagement des terrains de jeux à proximité de leurs habitations a dépassé tout entendement. Ils l'ont même exprimé de façon brutale. A la cité d'El Achour, un des locataires a tout simplement détruit la balançoire, empêchant des dizaines d'enfants de jouer. Là aussi, la raison invoquée selon les gardiens du site est «le chahut des enfants à des heures de sieste et de repos». Un autre bénéficiaire de la cité AADL de Bab Ezzouar n'a pas trouvé mieux que de truffer de débris de verre et de blocs de cailloux les terrains de jeux. Pourtant très bien aménagé et doté des équipements nécessaires pour le basket-ball, le handball et le tennis. Face à cette situation, d'autres bénéficiaires s'élèvent contre ces agissements qui portent «atteinte au droit des enfants aux jeux», comme l'estime un habitant de la cité. Un autre s'étonne de ces méthodes pour éloigner les enfants des terrains de jeu «pourtant réclamés sans cesse par les citoyens afin d'éviter l'oisiveté à leur progéniture et ne plus tomber dans le stéréotype de cité dortoir, terreau propice à des maux sociaux».