Photo : S. Zoheir Par Abderrahmane Semmar La colère gronde chez les souscripteurs au logement de l'Agence nationale d'amélioration et de développement du logement (AADL). Ces derniers, qui attendent la livraison de leurs logements depuis 2001, ne peuvent plus prendre leur mal en patience et clament désormais haut et fort leur exaspération. «Nous ne pouvons plus vivre cette situation. Nos dossiers ont été bel et bien acceptés et nous avons même reçu l'ordre de versement depuis août 2001. Mais jusqu'à aujourd'hui, ces logements tardent à nous être livrés. Cela est anormal surtout lorsqu'on sait que des bénéficiaires inscrits dans les programmes de 2003 et 2004 ont reçu depuis quelques temps déjà les clés de leurs logements. L'AADL nous a arnaqués», accusent ces souscripteurs qui ont observé hier un sit-in devant le siège du ministère de l'Habitat à Alger. Des centaines de citoyens, en majorité des pères de famille et des cadres dans des entreprises publiques, sont venus donc crier leur rage face à ce qu'ils considèrent comme étant «une cruelle injustice». «Les autorités sont en train de reloger des émeutiers et des ‘‘coupeurs de routes'' alors que nous, d'humbles et honnêtes citoyens, personne ne veut nous attribuer nos droits. Nous demandons à présent à ce que le président de la République intervienne pour faire cesser le trafic de dossiers de logements qui gangrènent l'AADL. Nous avons tous des preuves que des logements ont été accordés par corruption ou par népotisme. Allez voir comment la sous-location, interdite par la loi, se pratique dans les cités AADL au su et au vu de tout le monde. Des annonces sont mêmes publiées dans les journaux. Et pendant que des gens s'enrichissent grâce à l'AADL, nous les souscripteurs, on continue à rêver d'un toit décent», s'écrie une représentante de ces souscripteurs au programme 2001, dont le nombre, affirment leurs délégués, avoisinerait les 2 900 à Alger. Le ministère, qui a quand même accepté de recevoir les représentants de ces bénéficiaires en colère, a promis d'apporter une solution à ce problème dans les quatre semaines à venir. Toutefois, cette énième promesse n'a guère convaincu les protestataires. Et pour cause, réunis lundi dernier devant le siège de l'AADL, au quartier Saïd Hamdine, ces citoyens ont auparavant reçu une réponse de l'agence. Celle-ci a été jugée «insuffisante et obscure». «En vérité, on nous a dit que deux sites ont été dégagés à Réghaïa et à Rouiba, et des entreprises ont été retenues pour la réalisation de logements. On nous a assuré également que ces logements seront attribués en priorité aux souscripteurs du programme 2001. Mais comme aucune date n'a été avancée pour le paiement de la première tranche, nous n'avons pas pris au sérieux cet engagement de l'ADDL, laquelle nous a déjà trompés avec ses promesses rarement tenues», explique un autre représentant des «bénéficiaires». Al'avenir, ceux-ci promettent des actions de protestation plus musclées pour faire aboutir leurs revendications. «Il est temps qu'on arrête de nous léser», avertissent-ils en dernier lieu.