Dans la perspective d'améliorer les conditions d'accueil des malades au niveau des urgences, un comité national chargé de l'organisation du fonctionnement des urgences médicales est né depuis jeudi dernier. La nouvelle structure a été installée par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Saïd Barkat. Plusieurs missions sont assignées à ce comité : humanisation de l'accueil des malades, mise en place d'une organisation plus efficiente des urgences, proposition de l'ouverture de points d'urgences, suivi des opérations de réalisation et d'aménagement des services d'urgences et définition des équipements nécessaires aux urgences. Le nouveau-né des structures du département de la santé ne se contentera pas de l'exécution des directives puisqu'il est attendu à ce qu'il formule des propositions, particulièrement en matière d'encadrement et d'organisation des horaires de travail. «Le comité chargé de l'organisation du fonctionnement des urgences médicales procédera également à la désignation de l'encadrement médical et paramédical, à l'amélioration du régime de permanence et à l'organisation des horaires de travail et au suivi de près de l'opération d'approvisionnement des urgences en médicaments et matériels pharmaceutiques nécessaires», a indiqué le ministre lors de l'opération d'installation dudit comité. Avec la naissance de ce comité, c'est la qualité de la prise en charge des malades, qui arrivent en catastrophe au seuil des établissements hospitaliers, qui est appelée à connaître un saut qualitatif. Nul n'ignore que nos hôpitaux assurent des prestations de très mauvaise qualité, notamment quand il s'agit des traitements d'urgence. Chaque Algérien a certainement vécu des moments d'angoisse et de stress en accompagnant un proche, victime d'un accident de travail ou suite à un malaise soudain. Beaucoup ont dû attendre des heures et des heures pour voir le personnel de l'hôpital prendre en charge leur malade. La répétition de telles prestations a ainsi fini par installer un sentiment de méfiance chez la population qui redoute tout contact avec les centres de santé. Depuis que la prise en charge des malades ne rassure plus, les Algériens qui vivent aisément n'hésitent pas à aller se soigner dans des établissements privés. Mais, même à ce niveau, on est loin de satisfaire pleinement les malades. Des fautes, parfois d'une extrême gravité, sont signalées dans ce genre d'établissement. Ils sont aussi nombreux les Algériens qui viendront raconter ce qu'on leur a fait subir dans des cliniques privées alors que ces dernières sont tenues d'assurer un traitement de qualité et sans le moindre risque en contrepartie de la somme d'argent que doit payer le patient. En procédant à l'installation du comité national chargé de l'organisation des urgences médicales, la tutelle compte réunir les conditions nécessaires pour une meilleure prise en charge. Le nouvel organisme du ministère de la Santé bénéficiera-t-il des outils et des instruments pour pouvoir accomplir les missions attendues de lui ? L'avenir se chargera de répondre à la question. Il y a lieu de rappeler que le ministre de la Santé, M. Barkat, en visite de travail le week-end dernier dans la capitale de l'est du pays, avait annoncé son souhait de voir les anciennes installations hospitalières retrouver leurs lettres de noblesse en matière de prise en charge des malades. «Je ne serai content que lorsque le citoyen affichera sa satisfaction quant à la prise en charge émanant des différents secteurs de soins du pays», déclarait le ministre à Constantine. C'est dire que le secteur de la santé est confronté lui-même à plusieurs priorités et à autant d'urgences. A. Y.