Le bras de fer engagé ces derniers jours entre le syndicat des travailleurs du complexe sidérurgique d'El Hadjar et la Direction générale se durcit davantage. Devant la détermination du syndicat à aller au bout de ses revendications, la Direction de l'entreprise a décidé hier de poursuivre en justice le représentant des travailleurs qui observe, depuis le 12 janvier dernier, une grève illimitée. Le SG du syndicat, Smain Kouadria, contacté au téléphone, confirme que «la Direction de l'entreprise a intenté une action judiciaire en référé à l'encontre du syndicat pour que l'arrêt de la grève soit prononcé». Plus loin, le syndicaliste ajoute qu'«en guise de pression, la Direction a décidé de ne pas verser le salaire du mois de janvier 2010». Intransigeant, il dira que «ces pressions ne feront pas plier les travailleurs. La grève se poursuivra jusqu'à satisfaction des revendications liées au plan d'investissement de l'usine». Le syndicat a décidé de recourir à la protestation après une série de rencontres autour du devenir de la cokerie, mise en veille le 11 octobre 2009, suite aux pannes signalées dans son fonctionnement. Pas moins de 320 travailleurs sur les 7 000 que compte le complexe, exercent au niveau de cette installation et se trouvent, actuellement, dispatchés dans différentes unités de l'usine, en attendant la réhabilitation de leur unité. Les expertises étrangères- au nombre de trois : bosniaque, polonaise et russe- qui se sont penchées sur le sort de la cokerie, n'ont pas abouti à des résultats probants. Contacté, M. Farid Dridi, responsable à la communication de l'entreprise, explique que «la cokerie, mise en service en 1978, a été arrêtée pour des raisons de sécurité et présente de nombreux problèmes qui peuvent nuire à l'environnement en particulier». Réaffirmant que l'unité de la cokerie n'est pas indispensable pour le maintien de l'activité du complexe, notre interlocuteur note que le groupe est en mesure de sécuriser l'approvisionnement de l'usine en coke. «La Direction générale privilégie des solutions négociées et rapides tournées vers l'avenir, respectueuses de l'environnement, économiquement et industriellement responsables», précise-t-on. Pour ce qui est du nouveau plan d'investissement présenté par le groupe, 123 millions de dollars ont été investis dans les premières années du partenariat entre 2001 et 2009, et ajoute que le plan 2010/ 2014 prévoit l'investissement de plus de 200 millions de dollars. «Le budget de maintenance, garant de la pérennité des installations, a en outre été augmenté de 22 millions pour l'année en cours», conclut-il. En revanche, le syndicat reproche à la Direction la non-intégration du dossier de la cokerie dans le plan en question : «La cokerie est une partie intégrante de l'usine et par conséquent sa réhabilitation est nécessaire. Dans le cas où la réhabilitation n'est pas retenue, le syndicat, en concertation avec les travailleurs, prendra toutes les mesures, y compris la paralysie totale et illimitée de l'usine», écrit le syndicat dans un communiqué rendu public.