• Assemblée générale du syndicat demain. Le spectre d'une grève générale et illimitée se précise davantage au complexe sidérurgique d'El Hadjar, dont le groupe indien Mittal détient 70% d'actions. L'ultime rencontre tenue dans la soirée de lundi dernier, entre la direction générale de l'entreprise et le syndicat des travailleurs s'est terminée sur un échec. Après une réunion marathonienne de près de 6 heures, employeur et syndicat ont, en effet, quitté la table des négociations sans trouver de compromis à leurs divergences, notamment concernant l'application de la convention de branche revendiquée par les travailleurs. Le secrétaire général, Smaïn Kouadria, qui nous a reçu hier au siège du syndicat, affirme que le processus des négociations entamé depuis des mois avec la direction du complexe est dans l'impasse. « Plusieurs points font l'objet de désaccord. La direction générale reste intransigeante sur les principales revendications qui intéressent directement la situation socioprofessionnelle des travailleurs », a-t-il indiqué qualifiant de « rebelle » la position de la direction concernant la non-satisfaction du point relatif à la convention de branche : « c'est contraire aux conclusions et recommandations de la dernière tripartite ». Sur ce point précis, la direction qui invite le partenaire social à se référer à la justice pour régler ce problème de convention de branche, explique que les avantages proposés aux travailleurs sont meilleurs que ceux de la convention de branche. Cependant, du point de vue du syndicat, « nous ne ferons aucune concession quant à l'application de la convention de branche. Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout y compris le départ d'Arcelo-Mittal et son remplacement par une entreprise étatique », insiste M. Kouadria. Pour ce qui est des dispositions du pacte d'entreprise signé le mois de juillet de l'an dernier, M. Guedha, responsable à la communication à la direction, nous indique que la direction a respecté 95% des accords conclus notamment les 17% d'augmentation sur les salaires. D'après le même responsable, les 5% restants du pacte seront accordés au courant du mois de juillet prochain. Le dossier de la réhabilitation de l'installation de la cokerie (mise en veille depuis le mois d'octobre dernier) reste suspendu, comme le souligne le SG du syndicat. «Cela fait cinq mois qu'on nous parle de sa réhabilitation, mais nous n'avons rien vu venir ». Il sied de rappeler à ce propos que le conseil d'administration du complexe sidérurgique d'El Hadjar a décidé, lors d'une réunion tenue au mois de janvier dernier, à Alger, d'inclure dans le plan d'investissement global prévu par la direction pour le développement du complexe, la rénovation de la cokerie. Le Groupe Sider s'est engagé à participer à hauteur de 30% dans la rénovation des installations, faut-il le rappeler. Autre point de divergence. Le syndicat reproche à la direction le non-remplacement de 1.000 travailleurs du complexe partis à la retraite en moins d'une année. Le complexe comptait 7.200 travailleurs en 2009 contre 6.200 en 2010. « C'est une compression d'effectif déguisée », commente-t-on. «Le syndicat déclare aux travailleurs le refus de la direction générale à accorder le moindre droit aux travailleurs à l'origine des performances réalisées en matière de production et d'épanouissement social », indique le partenaire social dans une lettre remise hier aux travailleurs. Notons enfin que le syndicat tiendra demain une assemblée générale devant le siège de la direction générale « pour approuver la grève », précise-t-on.