Photo : Makine F. Alors que les groupes de travail sont officiellement installés, les négociations pour la révision des conventions-cadre qui concernent les travailleurs du secteur économique privé ne commenceront qu'à la fin de ce mois. Aucune date n'a, cependant, été fixée par les deux partenaires à savoir l'UGTA et le patronat. Si la centrale syndicale a d'ores et déjà désigné ses représentants, en la personne de M. Salah Djenouhat, SN chargé des finances, et M. Rachid Aït Ali, responsable au cabinet du secrétariat général, pour suivre les discussions, les organisations patronales se penchent, quant à elles, sur la question.Elles s'attellent également à l'étude des propositions à soumettre aux groupes de travail chargés des négociations. Celles-ci devront prendre en charge les engagements pris lors de la signature de l'accord commun à l'issue de la tripartite de 2006. Cet accord oblige les organisations d'employeurs à veiller au respect par leurs adhérents des droits fondamentaux des travailleurs, tels qu'énoncés dans la législation et la réglementation régissant les relations de travail, les conditions de travail et la sécurité sociale. Le patronat doit également, en vertu de cet accord, « veiller à la protection des travailleurs des entreprises adhérentes contre toute forme de discrimination autre que celle fondée sur leur aptitude et leur mérite professionnels, lors du recrutement, dans l'exécution de la relation de travail ou pour une promotion dans l'entreprise, au respect et à la protection du libre exercice du droit syndical ». La Confédération algérienne du patronat (CAP) et la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) s'inscrivent dans cette démarche et œuvrent, selon leurs présidents, à instaurer une « politique cohérente à même d'assurer une relation seine entre employeurs et employés». «Nous avons déjà fait une étude concernant les conventions-cadre que nous voulons substituer à des conventions de branches », souligne M. Boualem M'rakech, président de la CAP. Ce dernier a fait savoir que l'actualisation des conventionscadre doit se baser sur un axe principal qui est la qualification professionnelle. La CAP estime qu'il est nécessaire qu'une entreprise soit dotée d'un système de classification des travailleurs prenant en compte trois catégories à savoir la main-d'œuvre d'exécution, la maîtrise et enfin les cadres supérieurs. «Nous devons approfondir les conventions-cadre de telle manière à ce qu'elles répondent à ces critères », souligne M. M'rakeche indiquant que les « relations de travail doivent être appropriées au sein d'une entreprise ». Pour ce qui est de la question relative à l'augmentation salariale, le président de la CAP a fait remarquer que les partenaires sociaux doivent définir les indices économiques sur la base de l'inflation pour les calculer et les répercuter sur les salaires. Selon M'rakeche, l'augmentation salariale « ne peut pas être généralisée et son application doit être graduelle ». M. Naït Abdelaziz, président de la CNPA, estime, pour sa part, que le patronat ne peut définir un seuil pour l'augmentation des salaires car cela dépend de la spécificité des activités et surtout de la situation financière des entreprises et de leur capacité de production. Le président de la CNPA souligne que les négociations vont également s'articuler sur le renforcement de la représentation syndicale au sein de l'entreprise. « Nous avons convenu, selon l'accord collectif signé avec l'UGTA, cela fait 6 ans, à ce que toute entreprise ayant au moins 25 ouvriers est censée avoir une représentation syndicale », a indiqué M. Naït Abdelaziz, informant que le bureau national réunira son exécutif le 28 du mois en cours afin de formuler des propositions en perspective de cette révision. Par ailleurs, le président de Forum des chefs d'entreprise (FCE), M. Redha Hamiani se dit non concerné par cette révision des conventions-cadre ainsi que par les résultats qui découleront des négociations. l Les syndicats des EPIC coordonnent leurs propositions La centrale syndicale a, dans le cadre de la préparation des négociations des conventions-cadre, sélectionné les secteurs économiques privés les plus importants en vue de voir la situation des entreprises. « Un travail se fait avec les syndicats des entreprises économiques privées installées à travers tout le territoire national en vue de coordonner leurs propositions avant de les soumettre au groupe de réflexion », a indiqué M. Salah Djenouhat, chargé du suivi des négociations avec le patronat. Dans le même sillage, il a fait savoir que l'UGTA réunira bientôt la coordination d'EPIC de la wilaya d'Alger. M. Djenouhat a indiqué que les partenaires sociaux s'attelleront à la révision de la convention-cadre en passant en revue tous les articles qui existent déjà.