Photo : Mahdi I. Le choc de ces quarts de finale de la CAN, entre deux mondialistes, a tenu toutes ses promesses. 120 minutes de beau football et une fin de rencontre complètement renversante, ont réconcilié les Algériens avec une équipe nationale fortement malmenée après son revers en début de compétition face au Malawi. Saâdane a ainsi fait taire tous ses détracteurs. Ceux qui ont critiqué le choix de Castelet pour préparer ces joutes africaines en sont pour leur frais. Les autres, dont votre serviteur, qui pensaient que le coach national était incapable de mettre en œuvre une stratégie offensive à même de terrasser le grandissime favori ivoirien, devront, eux aussi, faire leur mea culpa. Ce dimanche à Cabinda, les Verts ont livré leur match référence. Une prestation qui ouvre droit aux rêves les plus fous et qui nous permet d'affirmer que, désormais, les Fennecs peuvent rivaliser avec les plus grands. Menés deux fois, les Verts ont su trouver les ressources pour revenir de l'enfer et vaincre des Eléphants qui n'ont toujours pas compris que des individualités, aussi brillantes soient-elles, ne font pas forcèment une équipe. Bien plus que le mental à toute épreuve, c'est le formidable esprit de groupe qui a animé le jeu des Algériens qui a fait la différence. Dimanche, l'Algérie a véritablement gagné une équipe au sens propre du terme. Un groupe qui fait corps face à l'adversité, admirablement disposé sur le terrain et solidaire jusqu'au bout des crampons A voir le banc de touche vibrer à la moindre action du onze titulaire, ou s'inquiéter du plus mineur des bobos de l'un des leurs, on se rend compte de la grande complicité qui soude les 23. Insister uniquement sur la hargne et la formidable solidarité serait, néanmoins, faire abstraction des mérites Saâdane. Car, dans la bataille tactique qui l'opposait à Hallilodzic, le coach algérien a parfaitement manœuvré. D'abord en neutralisant la force de frappe des Ivoiriens avec une défense à quatre qui n'a laissé aucun espace au trio Kalou-Gervinho-Drogba et où Belhadj a démontré que dans les grands rendez-vous, il savait mettre de côté son péché mignon et mettre plus de fermeté dans ses actions défensives. Ensuite, en étouffant le milieu des Eléphants, particulièrement son «moteur», Yaya Touré, parfaitement pris en charge par Yebda et Mansouri. Puis en confiant à un Ziani, très en verve, et un Meghni, étincelant de classe, l'animation offensive. Enfin et surtout en libérant Matmour des tâches défensives en l'associant, en seconde période, à Ghezzel aux avant-postes. Un Matmour qui aura été un véritable poison pour une défense ivoirienne très laxiste à l'image d'un Bamba complètement dépassé sur les buts de Bouguerra et Bouazza. Mieux, le coaching de Saâdane a été presque parfait. Car, en remplaçant Yahia, en manque de compétition, par un latéral type, Raho, il a apporté plus de rigueur sur le couloir droit où Gervinho avait souvent l'avantage. Que dire alors du ticket gagnant Bouazza qui, aussitôt entré, a fait la différence. Les Verts avaient besoin d'un match référence. Depuis la prestation de ce dimanche, il l'ont.