Kidnappings, sévices sexuels, maltraitance, exploitation par des réseaux de vol et de prostitution… sont autant de menaces qui guettent cette frange fragile de la société. Le phénomène ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Les spécialistes appellent à prévoir des peines incompressibles en cas de rapt et de viol de mineur. Le nombre de victimes augmente d'année en année et s'étend d'une région à une autre. Les appréhensions des parents s'amplifient davantage, ne pouvant plus être sûrs si l'enfant sorti le matin à l'école pourrait rentrer sain et sauf le soir. Le tout récent enlèvement et l'assassinat du petit Yasser à Constantine a mis le phénomène de violences à l'égard des mineurs sur le devant de la scène médiatique. Les statistiques de la Gendarmerie nationale quant à ce phénomène renseignent sur la menace réelle que présentent ces «nouveaux dépassements pervers» sur la société. En effet, 108 mineurs ont été victimes d'enlèvement et 312 autres victimes de viols l'année dernière, a indiqué, hier, mardi, la Direction générale de la Gendarmerie nationale. Les victimes d'enlèvement sont en majorité de sexe féminin avec 75 cas, contre 51 de sexe masculin, sachant que le total des cas d'enlèvement a diminué par rapport à l'année 2006 où l'on recense l'enlèvement de 144 mineurs, selon la même source. Le nombre de viols a augmenté par rapport à 2006 où 229 cas ont été enregistrés, alors que les tentatives de viol contre mineurs sont de 383 cas, contre 388 en 2006. Dans ce contexte, les services de la Gendarmerie nationale ont précisé que quelque 190 homicides volontaires contre mineurs, ainsi que 32 cas d'inceste ont été enregistrés durant la même période, outre 13 affaires de prostitution de mineurs et 4 899 autres pour coups et blessures volontaires. Pour Abdelhak Mekki, directeur exécutif à la Fondation nationale pour la promotion de la recherche médicale (Forem), l'Etat est appelé à prendre des mesures plus efficaces pour protéger les enfants conformément à la convention internationale en la matière. Les parents doivent aussi prendre leurs responsabilités envers leur progéniture. Evoquant le côté dissuasif de la loi, il a estimé que le code pénal actuel est à même de protéger nos enfants puisqu'il punit les kidnappings et les violences à l'égard des mineurs. Toutefois, l'invité, ce matin, de la chaîne III, a déploré la non- application de ces lois dans toute leur rigueur. «Il faut absolument renforcer l'arsenal juridique actuel par des mesures plus drastiques à l'égard des violeurs, des pédophiles et des kidnappeurs. Il ne faut plus faire bénéficier ces derniers de mesure de grâce. Les peines doivent être incompressibles lorsqu'il s'agit d'enfants kidnappés ou violés», a-t-il insisté. Le même responsable a appelé à l'accélération des travaux de mise en place de l'observatoire national de l'enfance, proposant même la création d'un ministère chargé des questions de l'enfance car, selon lui, il faut prendre l'ensemble des problèmes de cette frange de la société y compris la pauvreté, la mal vie, l'analphabétisme, etc.