Photo : Lylia M. Les kiosques d'Alger et d'ailleurs baisseront-ils rideau demain ? Nos villes seront-elles encore des villes mortes livrées à l'ennui ou vont-elles présenter un visage plus avenant ? La question taraude le milieu de la presse. En tout cas, pas faute de publications puisque la plupart des journaux seront tirés. Pour autant, comment avoir un lectorat si les administrations et les services publics ne travaillent pas ? Même le quotidien La Tribune qui avait entretenu le suspense sera présent. Les lecteurs n'auront pas à choisir entre seulement El Khabar ou El Watan. Liberté, le Soir, El Moudjahid et Horizons fixent rendez-vous à leurs lecteurs. Mais comment ne pas avoir une appréhension somme toute légitime face au risque de fermeture de beaucoup de buralistes le vendredi ? Le pli a été pris depuis longtemps. Un petit tour dans les rues d'Alger nous a permis de se rendre compte que les propriétaires de kiosques ne vont pas tous bouder leur travail. « Sauf pour ceux qui font la prière, où est le problème ? », nous dit ce buraliste situé près de la salle El Mouggar. «La matinée surtout aucun problème ne se posera», ajoute-t-il. Au Square, un autre buraliste nous explique que « d'habitude, la veille les distributeurs nous contactent. Celui qui ne veut pas recevoir les piles de journaux peut se désister sans aucun problème ». Le sens finira-t-il par l'emporter et écorner des habitudes ancrées ? Ali Salem est rédacteur en chef du quotidien public El Massa qui sera absent par contrainte. «C'est notre distributeur Echourrouk qui a décidé de ne pas assurer sa mission qui a fait que nous serons l'exception du secteur public». Le titre paraîtra comme beaucoup d'autres comme «L'expression» le lendemain. Difficile d'oublier pour certains que le samedi n'est plus le début de semaine. Tout le monde espère et s'attend à ce que ce «carambolage» cesse dès la semaine prochaine.