L'ONU donne des signes de lassitude quant à la gestion de la crise en Côte d'Ivoire et surtout dans l'attente de l'élection présidentielle qui n'éternise depuis 2005 Plutôt que de renouveler pour six mois le mandat de la force de l'ONU présente dans le pays, le Conseil de sécurité a choisi de lui donner simplement quatre mois supplémentaires pour permettre la tenue de l'élection «d'ici au 31 mai», échéance pour un «réexamen entier» des mandats de l'Opération de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) et de l'opération française ‘'Licorne'' qui l'appuie. Selon l'ambassadeur de France aux Nations unies, M. Araud, «le Conseil a reconduit l'Onuci non pas pour six mois, ce qui aurait été une mesure technique, mais pour quatre mois car ce n'est pas une mesure purement formelle, nous considérons que les élections doivent avoir lieu dans les mois qui viennent». La pression internationale renforcée sur Abidjan n'est que plus appuyée par M. Ban Ki-moon qui s'est montré encore plus pressant, considérant «vital» un scrutin «avant fin mars 2010». Le Conseil de sécurité pourrait porter le nombre du personnel militaire de 7 450 à 7 950 dès publication de la liste électorale définitive en Côte d'Ivoire. Il a indiqué avoir «pris note » du report des présidentielles à fin février ou début mars. Un délai rendu néanmoins incertain par «l'affaire de la liste de 429 000 noms» qui a conduit le 8 janvier le parti du président ivoirien, M. Gbagbo, à demander la démission du président de la CEI, M. Robert Beugré Mambé, pour tentative de fraude. Les responsables de la CEI souhaitaient, semble-t-il, faire figurer la liste, issue d'un croisement que la commission a effectué de sa propre initiative, à la liste définitive. Une enquête a été ouverte par le procureur de la République, M. Féhou Tchimou, à la suite de la plainte pour fraude du ministère de l'Intérieur. L'ONU a mis en garde tous ceux qui s'agitent et retardent le processus avec des accusations fallacieuses pour reporter indéfiniment le scrutin. Les précédents ultimatums des Nations Unis sont restés sans effet tangibles. Depuis 2005, fin du mandat officiel de M. Gbagbo, la présidentielle ivoirienne a déjà subi plusieurs reports. Elle devrait pourtant mettre fin à la crise politique depuis le coup d'Etat manqué de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) de M. Soro en septembre 2002.