La troupe du théâtre régional de Constantine (TRC) a sillonné plusieurs villes du pays et compte en faire une tournée vers d'autres wilayas de l'Est du pays, durant le mois sacré de Ramadhan pour présenter sa dernière production. Il s'agit d'une pièce de théâtre intitulée Ellouâ'ba (jeu et enjeu). Cette pièce est adaptée par le comédien et scénographe Aïssa Redaf d'après la pièce « Hafl Ala Charaf Al Hakam », signifiant cérémonie en l'honneur des souverains, du dramaturge syrien Mahmoud Mousslali et mise en scène par le comédien Antar Hellal. L'œuvre cherche à sensibiliser et mobiliser la société, notamment des jeunes, sur la condition de vie actuelle. Il s'agit d'un théâtre populaire et didactique, réalisé en quarante-cinq jours au mois de juin 2008. Quatorze comédiens y participent (jeunes et moins jeunes). Le thème gravite autour des problèmes sociaux. Pour le metteur en scène et comédien Antar Hellal, « la vie est un jeu et les individus qui y vivent sont automatiquement des jouets, et où chacun d'entre eux campe un rôle ». Ellouâ'ba offre un décor étudié, des costumes impériaux dans différents tons de couleurs, des poufs en dés de domino, une stèle majestueuse de couleur blanche immaculée qui symboliserait l'autorité du sultan. Les faits de cette pièce en question tournent autour du vol de la stèle. Qui a volé la stèle du sultan ? Là est la question. Le « copinage » entre responsables gouvernants ne résiste pas à cette situation. La preuve, chacun essaye de se disculper, de défendre ses intérêts par différents moyens au point de nuire à autrui. La pièce est divisée en multiples actes traitant chacun une problématique particulière. Suivant un rythme qui alterne des dialogues, une voix off et le chœur, elle s'apparente au théâtre épique du dramaturge syrien Mahmoud Mousslali. Le spectateur n'est plus passif puisque l'œuvre fait appel à sa conscience sociale, d'une façon hilarante qui doit l'amener à changer la société. Le but de la pièce est de toucher et faire réfléchir ses spectateurs pour les inciter à agir dans leur vie quotidienne. Particulièrement, la loyauté envers soi-même afin d'avancer car qui stagne recule », comme dirait Antar Hellal. Cette pièce est écrite dans un langage simple et met en scène des personnages facilement identifiables, afin d'être accessible à tous. Les personnages ont des besoins et des plaisirs classiques. Ils impressionnent par leur force et leur volonté de changer leur situation en s'opposant aux discriminations sociales. La pièce de théâtre, par l'identification des spectateurs aux personnages, permet à ceux-ci de mieux cerner leur vie. Le spectateur n'est plus passif puisque l'œuvre fait appel à sa conscience sociale qui doit l'amener à s'améliorer et puis changer la société. En projets, Antar Hallal a dernièrement soumis à la station régionale de la télévision de Constantine deux produits. Le premier est un feuilleton de 18 épisodes intitulé « El b'liya ». La trame de l'histoire tourne autour de la prostitution. Quant au deuxième, un long métrage « Nara la nar », il traite des trafics d'armes et de stupéfiants dans le Sud du pays.