Photo : Fouad S. La secrétaire générale du Parti des travailleurs soutient M. Yazid Zerhouni ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales n'ayant pas écarté dernièrement l'application du principe de «la réciprocité» à l'égard des Etats-Unis et de la France pour avoir inscrit l'Algérie sur la liste des 14 pays à risque sous couvert de la lutte contre le terrorisme. «Nous soutenons cet avis et nous plaidons pour ce principe qui n'est autre qu'une mesure démocratique. Il est temps de les soumettre aussi au scanner avant d'accéder à Hassi Messaoud», ironise-t-elle. Mme Hanoune explique cette décision comme un «moyen de pression» contre l'Algérie qui s'est opposée à l'Africom. Elle s'étonne néanmoins du fait que les parlementaires ne réclament pas un débat général sur ces mesures exprimant largement le harcèlement de l'administration américaine. «Certes, la diplomatie relève des prérogatives du chef de l'Etat, mais les députés ont aussi un rôle à jouer», estime Mme Hanoune en certifiant qu'elle ne croit pas en la diplomatie parlementaire causant souvent, selon elle, des «cafouillages» contredisant carrément les positions du président de la République. Concernant le scandale ayant secoué Sonatrach, la première responsable du PT estime qu'il ne faut pas faire pression sur la justice, devant impérativement être «indépendante et impartiale». Le principe de la présomption d'innocence demeure de mise, poursuit-elle, avant d'évoquer l'affaire Khalifa qu'elle qualifie de «feuilleton brésilien», puisque l'Administration britannique a demandé encore une fois le report de la décision de l'extradition du mis en cause. Il s'agit, explique Hanoune, «d'un moyen de chantage». Dans la foulée, elle accueille positivement l'éventuelle mesure devant être appliquée sur les présidents d'APC versant dans le principe «d'où tiens-tu cela ?». Ce qui veut dire ouvrir à l'avenir des enquêtes sur les biens des P/APC, souligne-t-elle, en souhaitant l'application du même principe sur les députés, qui, selon elle, «usent de leur immunité parlementaire pour faire des affaires». A propos de l'Accord d'association que l'Algérie a conclu avec l'Union européenne, Louisa Hanoune estime qu'il «n'est pas révisable», allusion à la délégation européenne en visite à Alger et qui a laissé entendre qu'il serait possible de modifier quelques articles de l'Accord. «Nous n'avons pas besoin de cet Accord constituant un frein aux ambitions de la loi de finances complémentaire de 2009. Heureusement que l'UE ne nous a pas aidés à adhérer à l'OMC. Les amis sont rares», lance-t-elle. Sur un autre registre, Mme Hanoune estime que notre pays vit au rythme d'une période «charnière». Le retour de la paix et l'amélioration de la situation sécuritaire, expliquent, dira-t-elle, le déclenchement des mouvements de protestation. La société passe maintenant à d'autres objectifs faisant rebondir certains dossiers sur la scène sociale. A noter que Louisa Hanoune est intervenue dans le cadre de la réunion de la commission des femmes ouvrières de son parti qui s'est tenue, hier, à la Mutuelle des matériaux de construction. L'occasion pour elle de plaider pour l'amendement du code de la famille et de réitérer son opposition au principe des quotas pour la promotion des droits politiques de la femme, qu'elle qualifie de «solution artificielle». Cela s'inscrit dans le cadre des préparatifs de la journée mondiale de la femme et de la conférence internationale «contre la guerre et l'exploitation» devant se tenir à Alger les 27, 28 et 29 novembre prochain. Cette rencontre majeure, se tiendra, faut-il le signaler, pour répondre à l'appel de 463 militants ouvriers, responsables politiques, syndicalistes de 54 pays. Mme Hanoune co-organise cette rencontre avec l'entente internationale des travailleurs et des peuples.