Les Iraniens célèbreront aujourd'hui le 31e anniversaire du jour où leur armée de l'air s'est rangée derrière l'ayatollah Rouhollah Khomeini pour renverser Mohammad Reza Pahlavi et mettre fin à 2500 ans de sa dynastie. Cet anniversaire «décevra les ennemis» de la République islamique», affirme le président Mahmoud Ahmadinejad qui compte infliger «un camouflet» aux Occidentaux qui le pressent d'abandonner son controversé dossier nucléaire. L'ayatollah Khamenei a planté le décor de cette journée, le 1er de ce mois dans un discours aux dirigeants de l'Armée de l'air : «la nation iranienne, par son unité et par la grâce de Dieu, infligera un camouflet à l'arrogance des puissances occidentales le 22 du mois de Bahman (11 février) qui les laissera stupéfaites», dit-il avant d'accuser Khatami, l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi et l'ancien président du Parlement Mehdi Karoubi, les trois principales figures de l'opposition réformatrice, qui ont appelé leurs partisans à manifester, d'avoir comme principal objectif depuis l'élection de juin dernier : la recherche de la division de la nation. «Ils ne sont pas parvenus à le faire et l'unité iranienne demeure pour eux une épine dans le pied», dit-il. Sûr de lui, l'Iran qui est soupçonné de se servir du «nucléaire» pour susciter une union sacrée, s'offre un nouveau geste de défi : production d'uranium hautement enrichi, tir expérimental d'un lanceur de satellite et escalade verbale avec l'Occident. L'opposition qui veut descendre dans la rue pour participer aux manifestations officielles prévues «nous sommes aussi des défenseurs de la révolution» affirme l'ancien président réformateur, Mohammad Khatami qui refuse de céder la propriété de ces commémorations au pouvoir a été prévenue : la tolérance sera «zéro». «Aucune manifestation du mouvement vert » couleur de l'opposition, «ne sera tolérée», prévient le général Hossein Hamedani, responsable des Pasdaran. A titre préventif, certains opposants accusés de «planifier des troubles à l'ordre public en liaison avec des groupes contre-révolutionnaires et sionistes» ont été arrêtés hier. Même les poubelles en plastique inflammables ont été remplacées par des poubelles en métal dans la capitale. L'opposition qui profite à chaque occasion depuis la réélection du président Ahmadinejad en juin, des rassemblements officiels pour descendre dans la rue et faire entendre le «bruit» de la gestation d'une seconde révolution, sera-t-elle au rendez-vous aujourd'hui ? Les Européens condamnent les manifestations d'hostilité organisées devant plusieurs de leurs ambassades à Téhéran. Avec les Etats-Unis, la Russie et la Chine, ils réfléchissent à de nouvelles sanctions qui pourraient aggraver les situations économique et politique de la République islamique. Faute de progrès sur le dossier du nucléaire, les Américains pourraient abandonner leur politique de main tendue pour des pressions unilatérales «dans un très proche avenir». Selon le quotidien américain The New-York Times, Washington a déployé des navires spécialisés au large des côtes iraniennes et des intercepteurs de missiles dans quatre pays arabes : le Qatar, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Koweït.