Un réalisateur iranien travaille depuis quatre ans à un projet d'une envergure sans précédent dans son pays à cause de la personnalité même de son héros : l'ayatollah Rouhollah Khomeyni, mort en 1989, qui va être incarné pour la première fois par un acteur dans une œuvre de fiction. Farzand-e sobh (L'enfant du matin) doit sortir en salle en février prochain, à l'occasion du 30e anniversaire de la révolution islamique qu'a menée et symbolisée l'imam. Le film se concentre sur son enfance dans la petite ville de Khomein, sans oublier ses premiers sermons contre le régime du chah Mohahad Reza Pahlavi dans les années 1960 qui entraîneront son arrestation puis l'exil. «Le film est mon œuvre», explique le cinéaste en assurant qu'il ne contient «rien qui soit contraire à l'Histoire». «Plus de 70% de la population est née (après la révolution) et n'a pas de mémoire solide de l'homme qui a changé la face de l'Iran», selon le réalisateur. Le tournage de Farzand-e Sobh n'a pas été sans tensions, avec par exemple une controverse sur son choix d'une actrice séduisante, Hedieh Tehrani, pour incarner la mère de l'imam. «Nous avons reçu des menaces et avertissements de certains au sujet de la distribution», a dit le réalisateur.