Les syndicats des praticiens et praticiens spécialistes ont annoncé hier le maintien de leur mouvement de grève dans son état actuel «tant qu'il n'y a pas un dialogue bien fondé avec la tutelle». Ils prévoient également un grand rassemblement devant la chefferie du gouvernement ce mercredi. Autre décision : la saisine du Bureau international du travail (BIT) par le SNPSP. «Nous avons interpellé le BIT pour lui rendre compte de la situation dans laquelle se trouvent les travailleurs du secteur de la Santé depuis huit semaines de grève et l'informer du non-respect des lois du travail par la tutelle», a déclaré Lyès Merabet, président du SNPSP lors du point de presse hebdomadaire organisé conjointement avec le Dr Youcefi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Ce dernier s'est montré tout aussi déterminé. « Ils ne peuvent pas nous avoir à l'usure car nous sommes dans le bon chemin. Toutes nos revendications sont légitimes et basées sur le règlement et lois de la République », soutient-il tout en se disant scandalisé par la dernière notification que le ministère de la Santé a adressée aux directions de la santé à travers les wilayas pour leur annoncer que le dialogue entre les syndicats et la tutelle s'est instauré. En effet, la tutelle et le Syndicat national des médecins généralistes de la santé publique (SNMGSP) ont installé la semaine dernière une commission mixte relative au régime indemnitaire. «Nos 30.000 adhérents sont plus que jamais décidés à arracher leur droit», lance le Dr Youcefi observant que cette grève concerne aussi le citoyen puisque le mouvement tend à l'amélioration des conditions d'accueil et d'hospitalisation. «Ce ne sont pas les quelques sous que nous revendiquons qui vont nous enrichir. On ne gagne pas de l'argent dans les hôpitaux du service public», souligne le Dr Merabet. Pour lui, la grève a été déclenchée pour mettre fin au désordre et à l'anarchie qui règnent dans ce secteur où le travail dans l'opacité bat son plein. «Malgré l'argent et le matériel acquis à coût de milliards de dollars, le citoyen est malheureusement contraint toujours d'aller faire des radiologies, des scanners et autres bilans chez le privé. C'est pour cette raison que nous revendiquons l'ouverture d'un dialogue pour débattre de ces problèmes. Nous avons tenté plusieurs fois de débloquer la situation, mais en vain. Il nous reste à sortir dans la rue, à brûler des pneus et barrer la route pour que nos doléances soient prises en considération», estime le président du SNPSP.