C'est parce qu'il était un artiste exceptionnel et qu'aucun hommage ne lui a été rendu jusque-là, que l'association Les Amis de la rampe Louni Arezki ont organisé dernièrement une halte commémorative à l'occasion de la célébration, pour la première fois, du 55e anniversaire du décès de Hadj M'rizek. Cet hommage posthume est venu en complément à la journée thématique consacrée à Cheikh El Hadj M'Rizek en septembre dernier, au palais El Menzeh à La Casbah d'Alger. A travers cette rencontre commémorative, les convives ont pu redécouvrir, avec un réel plaisir, l'œuvre du chanteur chaâbi, ravi à l'affection des siens à l'âge de 43 ans, suite à une maladie. Pour le président de l'association Les Amis de la rampe Louni Arezki, Lounès Aït Aoudia, Hadj M'rizek a été oublié pendant plus d'un demi-siècle. Il a été effacé de la mémoire collective. C'est un illustre inconnu de la jeunesse. « Son œuvre est, certes, inachevée, mais lumineuse d'une légende emblématique de la chanson ancestrale. Elle est rentrée pour la postérité au panthéon de la culture algérienne avec cette pureté couleur d'aurore, qui est l'instant idyllique de méditation et d'extase du poète dans sa contemplation », poursuit-il. Pour la fille du regretté Hadj M'Rizek, cette journée commémorative n'est autre que celle de la résurrection. Quand son père est mort, a-t-elle confié, elle avait à peine cinq ans. Elle ne garde de lui que des souvenirs que sa mère lui racontait. Fortement émue, la digne fille de Hadj M'rizek est actuellement en phase d'écriture ; elle compte publier un livre qui retracera la biographie de son père. La matinée a eu lieu un recueillement sur la tombe du défunt au cimetière d'El Kettar. L'après-midi a été consacré à un riche programme artistique. La mémoire par l'image a été à l'honneur avec la projection d'une synthèse iconographique, animée et commentée par Abdelkader Bendaâmache. La musique s'est taillé la part du lion avec le passage sur la scène d'Ibn Zeydoun des quatre lauréats « Premier prix » du festival chaâbi 2006 et 2009. Place ensuite au chanteur chaâbi, Abdelkader Chercham. Coiffé de la chéchia de hadj M'Rizek, ce dernier éblouira l'assistance en reprenant certains standards du répertoire de Hadj M'rizek. Espérons que ce genre d'initiative, louable à plus d'un titre, se reproduise à l'avenir. Que nos artistes ne tombent pas dans l'oubli éternel, alors qu'ils ont œuvré de leur vivant pour la promotion de la culture algérienne.