Après le MSP qui a clairement affiché son intention de se constituer un réservoir de militants et de cadres en créant une organisation de jeunes, c'est au tour d'un autre parti islamiste de proclamer la même ambition. El Islah a organisé hier une journée d'étude pour la structuration des la jeunesse du parti. Cette halte fait suite à l'université d'été du mouvement tenue en juin dernier et qui s'est articulée autour de la détermination des ses initiateurs à réhabiliter cette formation dans sa vocation initiale. Le secrétaire général du mouvement, Djamel Ben Abdesslem, qui a présidé la rencontre a rappelé d'emblée qu'El Islah, a été d'abord une formation estudiantine avant de devenir en août 1999 ce qu'elle est actuellement. C'est la raison pour laquelle la direction de cette formation politique, tente par tous les moyens de donner à l'ensemble des jeunes du parti toute l'importance. Elle part d'un constat selon lequel la communauté estudiantine connaît un recul sans précédent dans l'accomplissement de toutes ses missions dans les universités. Une attitude démissionnaire, faisant dire au numéro un de ce mouvement qu'il est temps d'y remédier et prendre les choses au sérieux. «La marginalisation est la pire des situations que subissent les jeunes Algériens», regrette Ben Abdesslem, estimant qu'ils sont les premières victimes de toutes les politiques qui se sont succédé. «Sinon comment expliquer le phénomène des harragas ?», s'interroge-t-il, précisant qu'au lieu d'œuvrer pour convaincre ces jeunes qui tentent par tous les moyens de fuir le pays même au prix de leur vie à réintégrer la société, on ose «les incriminer et les poursuivre en justice». Justement, le parti compte soumettre prochainement à l'APN, par le biais de ses députés, un projet de loi portant amendement de cette loi qui est en nette contradiction avec toute politique de prise en charge des jeunes. Saluant la décision du gouvernement de supprimer les crédits à la consommation, le SG d' El Islah a rappelé que l'octroi des crédits risquait d'hypothéquer le consommateur au modeste revenu et portait un grand préjudice à nos banques. Il se réjouit également de la nouvelle vision de l'Etat, qui compte garantir toutes les conditions pour développer la production nationale. « Toutes ces décisions devraient être suivies de démarches similaires », commente M. Ben Abdesslem, soulignant qu'il est impératif d'augmenter les salaires des travailleurs. Le mouvement El Islah espère voir la tripartite fixée avant la fin de l'année, tenir compte des revendications salariales de tous les travailleurs.