Photo: Makine F. Les assistants parlementaires (staffers) du Congrès américain «rencontrés» hier au Centre des études stratégiques d'El Chaab, n'ont pas été par trente-six chemins pour expliquer leur présence en Algérie. Même si celle-ci s'inscrit dans le cadre d'une coopération entre les institutions législatives des deux pays depuis plusieurs années, «écouter les avis des Algériens sur trois choses précises : le Sahel, l'expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme et le Sahara Occidental» pour les transmettre aux responsables à Washington. Les 13 Américains qui ont rencontré des membres du gouvernement, du Parlement et de la Société civile laissent entendre que leurs «patrons» au Congrès ou à la Chambre des représentants souhaitent voir les relations ancestrales entre les Etats-Unis et l'Algérie s'élargir au-delà des volets énergétique et sécuritaire, volets qu'ils qualifieront de «riches» et « bénéfiques» pour le reste du monde . Un souhait qu'ils auraient perçu aussi chez les Algériens qui ont usé d'une liberté de ton pour parler de la chose politique, de l'urgence d'une distinction entre le terrorisme comme phénomène transfrontalier et la lutte pour la libération consacrée dans la charte des Nations unies, surtout à l'approche du retrait des soldats US d'Irak qui pourrait favoriser l'émergence de plusieurs groupes terroristes comme Al Qaida qui «ne revêtiront pas un caractère religieux ou ethnique» et de… l'inscription de l'Algérie sur la liste noire par les Etats-Unis. Un thème qui est revenu à plusieurs reprises sans qu'aucun des Américains présents n'ait tenté une réponse convaincante sur le passage de l'Algérie de pays leader dans la lutte contre le terrorisme à pays quasiment soutenant ce fléau. Pour sonder cette liberté de ton, un des treize parlementaires a cru bon de demander au Dr Berkouk, le modérateur du Forum, s'il y a un consensus sur la cause sahraouie en Algérie. «C'est une question de décolonisation», lui dit-il souhaitant que l'administration Obama qui est pour «l'application du Droit international» s'implique pleinement dans la préservation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Comme pour mieux comprendre la position algérienne, les Américains ont voulu connaître l'analyse que font les Algériens de la dernière visite de Christopher Ross. «Nous attendons une meilleure implication des USA», lui répond-il avant de revenir sur l'expérience algérienne contre le terrorisme et de déclarer que ce fléau pourrait évoluer et prendre des formes inédites, comme la tentative du Nigérian de faire sauter l'avion américain le 25 décembre dernier. M. Berkouk a plaidé pour un «partenariat international» dans lutte contre le terrorisme. Notamment, au Sahel devenue une zone ouverte à tous les crimes où l'Algérie, avec son expérience et son statut de leader de la région, pourrait diriger cette lutte.