En Espagne, en Grèce, en Italie, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse, les gens manifesteront aujourd'hui. Un collectif baptisé «24 heures sans nous» qui se présente comme un mouvement citoyen soutenu par plusieurs associations et syndicats, organisera aujourd'hui une «journée sans immigrés» sur le parvis de l'hôtel de Ville de Paris et dans plusieurs autres villes de France, pour souligner leur poids économique. Pourquoi aujourd'hui 1er mars 2005 ? C'est pour marquer le jour de l'entrée en vigueur du code de l'entrée et de séjour des étrangers et du droit d'asile COSEDA répondent les organisateurs. Cette initiative qui est née d'un «ras-le-bol de la stigmatisation» des immigrés qui s'est cristallisé en France lors du débat sur «l'identité nationale» et après le dérapage verbal de Brice Hortefeux, lors du campus d'été des jeunes de l'UMP, à Seignosse, - il avait dit au sujet des arabes « quand il en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes ». En Espagne, en Grèce, en Italie, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse, les gens manifesteront aujourd'hui comme l'ont fait les Latinos-Américains aux Etats-Unis en 2006 : visés par une loi criminalisant le travail clandestin, ils avaient paralysé les grandes villes du pays et obtenu le retrait du texte. «Pour la première fois en France, nous décidons de ne pas participer à la vie de la cité. Par cette absence, nous voulons marquer la nécessité de notre présence», clame le collectif, qui convie «les immigrés, enfants d'immigrés et les citoyens conscients de l'apport de l'immigration en France» à cesser de «consommer et/ou travailler» ce jour, à arborer un ruban jaune en signe de solidarité». Cette exaspération de la société civile, notamment en France, s'est manifestée samedi. 7 000 personnes se sont rassemblées à Paris pour réclamer la suppression du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale d'Eric Besson qui fait du mal à la France en créant un climat extrêmement pénible.