Après la mise en demeure concernant la Société de eaux de Marseille en charge de la gestion de distribution de l'eau à Constantine, une autre société , allemande cette fois-ci , est elle aussi sous la sellette. Celle-ci vient d'être rappelée à l'ordre concernant ses «engagements contractuels» suite à la mise en demeure dont elle vient de faire l'objet. La Société Gelsen Water risque, à coup sûr, la résiliation de son contrat. La Société de l'eau et de l'assainissement d'El Tarf et Annaba (SEATA) a, lors de son conseil d'administration, formulé plusieurs griefs à l'encontre de son partenaire allemand. On reproche à ce dernier le «retard dans la réalisation des objectifs tracés dans le plan de développement». La société Gelsen Wasser accuserait aussi des «retards dans le plan d'investissement, dans la mise à jour du fichier des abonnés, le comptage, la réduction des fuites …. ». La société aurait même failli dans la mise en place d'un centre de formation aux métiers de l'eau et de l'assainissement. De plus, «de nombreux experts ayant quitté leurs postes n'ont pu être remplacés», ajoute-t-on. Pour lever ces réserves, une réunion de haut niveau avait été organisée le 17 décembre dernier à Annaba avec les responsables de la société en présence du Secrétaire général du ministère des Ressources en eau. M. Sellal avait récemment trouvé anormal qu'il y ait ce genre de retard d'autant plus que le problème de la disponibilité de l'eau acheminée des barrages ne posait pas de problème. La société allemande qui a décroché ce contrat de cinq ans, le 17 décembre 2007, pour 50 millions d'euros environ, n'a pas réagi à ce genre de mise en demeure comme l'exige la procédure. Elle serait donc, sans aucun doute, dans ses torts et rejoint ainsi dans son infortune l'autre opérateur la Société des eaux de Marseille - qui active à Constantine. L'opérateur marseillais a deux mois pour se mettre à jour, selon M. Sellal laissant entendre qu'il pourrait se séparer de sa gestion déléguée. Il avait, en parallèle, exprimé sa satisfaction à propos des gestions d'Alger par Suez et Oran par l'espagnol Agbar Aqua. Pour rappel, le gouvernement avait décidé pour améliorer l'offre aux usagers d'opter pour la gestion déléguée des services des eaux et d'assainissement des grandes villes. Ainsi, en 2006, la Société des eaux de Marseille (SEM) a obtenu le contrat de gestion pour cinq ans et demi des eaux de Constantine pour près de 43 millions d'euros. Elle devait aux termes du contrat assurer l'approvisionnement en eau 24 heures sur 24 de la seconde ville d'Algérie. Quant à la région d'Alger, les responsables avaient confié en 2005 la gestion au groupe français Suez pour près de 120 millions d'euros, alors que la gestion des eaux d'Oran est revenue à la société espagnole Agbar Agua pour environ 30 millions d'euros en 2007. Ces défaillances permettent au gouvernement de faire le point sur cette nouvelle forme de gestion, recommandée par les instances internationales, et qui a connu toutefois des hauts et des bas dans plusieurs régions du monde. Elle devrait être étendue, chez nous, à neuf autres villes du pays, selon le programme des ministère des Ressources. Lors du premier appel d'offres concernant les trois wilayas pilotes du Nord du pays, douze compagnies internationales se sont montrées intéressées par les contrats de gestion.