La politique de la gestion déléguée des eaux « n'est pas remise en cause », a indiqué, dimanche dernier, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. S'exprimant lors d'un point de presse organisé en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Jijel, le ministre a défendu mordicus cette option. Jijel De notre envoyé spécial « La gestion déléguée est une bonne expérience. Alors que certains pays ont opté pour la concession, nous avons préféré la gestion déléguée (…) Le côté souverain continue à relever de l'Etat algérien », rassure-t-il, en estimant que plusieurs pays du Moyen-Orient ont déjà imité le cas algérien. La gestion déléguée des eaux de quatre grandes villes (Alger, Oran, Constantine, Annaba) a été confiée en partenariat respectivement à des sociétés étrangères, à savoir Suez, Akbar de Barcelone, les Eaux de Marseille et Gelsen Wasser AG. Trois de ces entreprises de renom ont été destinatrices d'une mise en demeure afin d'honorer leurs engagements contractuels sous peine de voir leurs contrats résiliés. « Nous sommes rigoureux en matière d'objectifs (...) Les conseils d'administration des sociétés mixtes, présidés par les responsables algériens, veillent à ce que les contrats soient exécutés à la lettre. On veut éviter le moindre glissement », explique le ministre. En effet, de nombreux griefs sont retenus contre ces trois sociétés. « En matière d'alimentation en eau potable, les Algérois ont constaté des améliorations. La distribution est à près de 97% H24. Des outils modernes de gestion ont été introduits, notamment la télégestion », se félicite-t-il, en déplorant la persistance de « retards en matière d'assainissement ». Ceci étant, un auditeur externe sera désigné « incessamment » pour évaluer la situation, selon lui, avant de soumettre le dossier au gouvernement, seul habilité à reconduire ou non le contrat en question. Le groupe français Suez a été désigné en 2005 afin de gérer les eaux de la capitale pour près de 120 millions d'euros. Concernant la ville de Constantine, des « retards ont été accumulés », rappelle le ministre, en indiquant toutefois que « des améliorations ont été apportées ces dernières semaines ». Des équipes supplémentaires venues de Marseille se sont également déplacées à Constantine « pour combler les retards ». En 2006, la Société des eaux de Marseille (SEM) a obtenu le contrat de gestion pour cinq ans et demi des eaux de Constantine pour près de 43 millions d'euros. Pour ce qui est de la ville de Annaba, le ministre a encore déploré le fait que la société allemande Gelsen Wasser ait été « lente dans la mise en place du système qu'on attendait d'elle ». « On attend que ça évolue », lâche-t-il, l'air fataliste. Objet d'une mise en demeure, la société allemande a décroché, en 2007, le contrat de gestion déléguée des villes de Annaba/ El Tarf pour une durée de cinq ans contre 50 millions d'euros environ. Par ailleurs, seule la société espagnole, Akbar de Barcelone, chargée de la gestion déléguée de la ville d'Oran pour environ 30 millions d'euros, donne au ministre matière à satisfaction. « Selon le planning, les choses évoluent correctement », dira-t-il. En somme, M. Sellal rappelle que le gouvernement se penchera sur l'évaluation des 4 contrats avant de prendre toute décision « utile ».