Une mise en demeure a été adressée à la Société des eaux de Marseille, lui accordant un sursis de deux mois. Le ministre a trouvé injustifiable les retards et les lourdeurs dont fait preuve la SEM. Adrar De notre envoyé spécial Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, s'est dit prêt à se séparer de le Société des eaux de Marseille (SEM) si cette dernière n'arrive pas à avancer dans la gestion de l'eau à Constantine dont elle est en charge depuis 2008, dans le cadre de la gestion déléguée des grandes villes. M. Sellal a déclaré, en marge d'une visite de travail dans la wilaya d'Adrar, que « si la Société des eaux de Marseille n' arrive pas à accélérer la cadence dans la gestion des eaux de la ville de Constantine de manière efficace, nous sévirons ». Le ministère a rappelé à l'ordre la société en question fin décembre 2009. Une mise en demeure lui a été adressée, lui accordant un sursis de deux mois. « Nous avons adressé une mise en demeure à cette société dès que nous avons constaté des lourdeurs dans la gestion et des défaillances dans les réseaux d'alimentation en eau potable. On lui a accordé un délai de deux mois, si au bout du ce délai, nous constatons que les choses n'évoluent pas, nous serons amenés à sévir », a menacé le ministre. Ce dernier a trouvé injustifiable les retards et les lourdeurs dont fait preuve la SEM. « Cette société n'a aucune raison pour justifier ce retard, lorsqu'on sait que la ville de Constantine ne souffre d'aucun problème en matière de disponibilité de ressources. Le barrage de Beni Haroun assure largement l'alimentation en eau potable », a-t-il souligné. Il est reproché essentiellement à la SEM le retard en matière de sectorisation du réseau de distribution, de comptage, de recherche et réduction des fuites dans les systèmes d'adduction. Mais si la Société des eaux de Marseille, qui gère les eaux de la ville de Constantine sous un contrat de cinq ans avec un montant de 45 millions d'euros, tombe en « disgrâce », ce n'est pourtant pas le cas des autres sociétés étrangères chargées de la gestion des villes, à en croire le ministre. Globalement on est satisfaits de la gestion déléguée des wilayas d'Oran confiée à l'espagnol Agbar de Barcelone, de Annaba au groupe allemand Gelsenwasser et d'Alger à Suez. Pour cette dernière, le ministre a indiqué que si elle est arrivée « à assurer l'eau H24 dans les robinets, il reste quelques problèmes liés notamment à l'assainissement que nous devons renforcer ». Si au Nord le problème de l'eau réside dans sa gestion, au Sud les populations sont confrontées à des difficultés d'une autre nature. Des difficultés auxquelles le ministère tente d'y remédier. La visite d'inspection de M. Sellal, dans la wilaya d' Adrar, effectuée mercredi et jeudi derniers, laisse montrer les défis du secteur. Selon M. Sellal, ceux-là sont liés à « l'amélioration et à la modernisation des fougars, une eau saumâtre, et évidemment assurer la couverture de toute la wilaya en eau potable ». Le ministre s'est dit très satisfait des travaux réalisés, car « pas moins de 95% de la population est alimentée en eau potable, tandis que l'assainissement est à 60%. », a-t-il précisé. Reste que 65% de la population d'Adrar refuse de payer les redevances d'eau. « Car elle est un bien de Dieu », ont jugé les habitants. Un casse-tête pour le ministère. Il faut souligner, par ailleurs, qu'à Adrar, l'eau est albienne, c'est-à-dire, non renouvelable. Mais « il n'y a pas de quoi s'inquiéter sachant que la capacité des réserves est estimée à 40 milliards de mètres cubes. Nous exploitons 5 milliards de mètres cubes par an », a indiqué le ministre. M. Sellal, qui a fait la tournée des principales daïras de la wilaya d'Adrar, a lancé une dizaine de projets relevant de son secteur.