La «hidjama», saignée ou phlébotomie, est un terme ancien désignant une évacuation de sang pratiquée sur un malade. Cette pratique continue d'alimenter, une vive polémique, mettant aux prises ses partisans et ses opposants. Selon une récente étude réalisée par la Fondation nationale pour la recherche médicale (FOREM) sur les risques encourus par les patients objet de saignée, l'absence de conditions d'hygiène, la défaillance de la désinfection du matériel utilisé pour sa pratique, l'exercice aléatoire de ce traitement médical par des «charlatans» dépourvus d'une véritable formation médicale ou une quelconque expérience, exposent un grand nombre de patients, à des conséquences désastreuses. Ainsi, près de 70 % des adeptes de la saignée en Algérie risquent de contracter le sida, au regard des conditions déplorables dans lesquelles elle est quotidiennement effectuée. En toute inconscience, les charlatans usent des lames infectées, utilisées à plusieurs reprises et susceptibles de transmettre aux patients diverses pathologies fatales. Je vous raconte l'histoire d'un jeune homme âgé de 42 ans et qui a fait recours à cette méthode pour venir à bout de ses migraines. «Les maux de tête me gâchaient la vie, ça m'obligeait à rester dans le noir loin du bruit », raconte-t-il. «Les gens m'ont parlé de la hidjama et de ses bienfaits, alors je suis parti voir une personne qui l'a pratiqué à la mosquée de mon quartier», ajoute-t-il. Cet homme a contracté une hépatite B, une maladie grave qui se transmet par le sang. Sans doute le matériel utilisé n'était pas stérile. C'est pour cela qu'il est urgent de limiter l'activité des «charlatans» qui se disent experts dans cette pratique médicale aux résultats thérapeutiques incontestables.