Des chercheurs français ont estimé que davantage de recherche devrait être conduite sur la toxicité neurologique potentielle du diéthyltoluamide (DEET) présent dans de nombreux répulsifs destinés à se protéger contre les piqûres d'insectes, en particulier quand il est utilisé en combinaison avec d'autres insecticides. Leurs travaux ont été publiés, dans le journal spécialisé BMC Biology. Le DEET, découvert en 1953, est un répulsif efficace contre les moustiques qui peuvent dans certaines régions du monde transmettre des maladies comme le chikungunya, la dengue ou le paludisme, mais également contre les tiques. Par contre, Vincent Corbel de l'Institut de recherche pour le développement de Montpellier, et Bruno Lapied de l'université d'Angers (France), et leurs collègues démontrent que cet insecticide inhibe une enzyme clé du système nerveux central, l'acétylcholinestérase, de la même façon que les insecticides organophosphorés ou carbamates. Ces insecticides neurotoxiques sont souvent utilisés en combinaison avec le DEET et les chercheurs ont découverts que le DEET interagit avec les insecticides carbamates en augmentant leur toxicité. A ce titre, M. Corbel a dit : "Nous ne disons pas que l'usage normal du DEET va tuer les gens. Mais qu'à certaines concentrations et en combinaisons avec d'autres substances, il peut être dangereux, en particulier pour les femmes enceintes et les enfants". Cependant, alors que les insecticides carbamates peuvent agir des heures sur la transmission nerveuse, l'effet du DEET est beaucoup plus bref, de l'ordre de quelques secondes à quelques minutes, selon le même chercheur. Il est partisan "d'explorer davantage la toxicité de ce composé, notamment son interaction avec d'autres médicaments ou d'autres pesticides qui ont le même mode d'action".