Le Président sortant Faure Gnassingbé, du Rassemblement du peuple togolais, le parti au pouvoir, et l'opposant, Jean-Pierre Fabre de l'Union des Forces de Changement, revendiquent chacun la victoire. La commission électorale indépendante demande aux candidats «faire preuve de patience et de sérénité». «Sur la base du décompte provenant de diverses préfectures, le candidat de l'UFC a remporté en moyenne de 75 à 80% des suffrages. Nous en déduisons que nous avons remporté l'élection présidentielle du 4 mars 2010», déclare M. Fabre ajoutant qu'il se réserve le droit d'appeler ses partisans à descendre dans les rues si ces résultats s'avèrent douteux. Le camp de M. Faure Gnassingbé qualifie d'«inacceptable» ce réveil du spectre de nouvelles violences. «L'UFC a connu une déroute totale au regard de tout ce qu'on a comme procès verbaux» déclare à RFI, radio France internationale, le ministre de l'Administration du territoire et porte-parole du gouvernement, M. Pascal Bodjona. Selon lui, M. Faure a «largement remporté l'élection». «Tous les résultats que nous avons nous confirment que le Président Faure a largement, je dis bien largement, remporté cette élection», dit-il. «Tous les résultats que nous avons nous confirment que le président Faure a largement en tête » ajoute Solitoki Esso, le secrétaire général du RPT. Dans l'attente des résultats officiels, le spectre de la violence ressurgit. Les Togolais craignent une vague de violences comme celle de 2005 (400 à 500 morts selon l'Onu) qui avait éclaté après la victoire de Faure Gnassingbé aux présidentielles, organisée 3 mois après la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a régné sur le pays pendant 38 ans. Contrairement à l'opposition qui a estimé le déroulement du scrutin, pour «irrégularités» dans le processus de vote et «bourrages d'urnes», les observateurs européens et ceux de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), ont jugé que le scrutin qui a été marqué par des «insuffisances relatives à la fiabilité et à l'authentification du bulletin de vote» a été «libre».