Jean-Pierre Fabre, qui brigue pour la première fois la magistrature suprême, a reçu le 11 février dernier le soutien de M. Yamgnane, l'ancien secrétaire d'Etat de François Mitterrand. Les 3,281 millions de Togolais inscrits sur les listes électorales se rendront aux urnes aujourd'hui pour choisir, parmi sept candidats, dans un scrutin à un tour, leur président pour les cinq prochaines années. Faure Gnassingbé, 44 ans, le président candidat qui a succédé en février 2005 à son père, le général Eyadema qui a «régné» avec le Rassemblement du peuple togolais sur le pays pendant 38 ans est le favori de cette élection à laquelle participera pour la première fois une femme, Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson de la Convention démocratique des peuples africains de Léopold Gnininvi. Selon toute vraisemblance, Faure Gnassingbé qui a été élu en 2005 dans des conditions qu'il a qualifiées lui-même d'«épouvantables» (500 morts selon les estimations de l'ONU), sera réélu aujourd'hui. «Pour moi, et les autres aussi, ça va être un test de légitimité», dit-il appelant la classe politique à «éviter à tout prix de susciter de nouvelles tensions». Ses six rivaux qui dénoncent depuis des semaines le « gonflement » des listes électorales dans des régions du nord répondent : «élections sans fraudes = élections sans violence» et n'excluent pas des risques de dérapages. Faure qui a fait incarcérer son frère et rival Kpatcha, un temps ministre de la Défense, dont il disait craindre un coup d'Etat, est sûr de sa victoire. Même si, après l'invalidation de la candidature du Franco-Togolais Kofi Yamgnane qui, doté de solides relais médiatiques en France, aurait pu le priver d'une partie des voix dans le nord du pays, dont ils sont originaires, Jean-Pierre Fabre, 58 ans, le candidat de l'Union des forces de changement (UFC) de Gilchrist Olympio, l'opposant historique écarté de la course à la présidence pour des raisons de santé, pourrait fausser les calculs. Economiste de formation, Jean-Pierre Fabre, qui brigue pour la première fois la magistrature suprême, a reçu le 11 février dernier le soutien de M. Yamgnane, l'ancien secrétaire d'Etat de François Mitterrand. Une alliance qui aurait pris de court le candidat du Rassemblement du peuple togolais qui «exploitait le clivage régional pour effrayer la population et perdurer», selon François Boko, l'ex-ministre de l'Intérieur du général Eyadema.