Photo : Lylia M. Maître Farouk Ksentini, président de la commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire que, présentement, « la situation des femmes algériennes est loin du compte ». Contacté, hier, par téléphone, il estime que l'état actuel des droits de femme est « inquiétant » en l'absence de « parité » entre les femmes et les hommes. Les Algériennes, fait-il savoir, sont «sous-représentées dans les instances électives et au niveau des institutions étatiques ». La volonté politique existe bel et bien et leur situation s'améliore timidement, mais cela reste « insuffisant » aux yeux de Maître Ksentini, qui se réfère pour appuyer ses dires à une étude américaine publiée la semaine dernière confirmant cet état de fait en Algérie. Partant du constat que « la société algérienne est rétrograde », le président de la CNCPPDH estime qu'il est temps de passer à « l'acte » et ne pas se contenter uniquement de discours. Le système des quotas serait, de son avis, « un passage obligé » qu'il faut engager dans l'optique de bousculer notre société, trop tirée vers les anciennes mentalités. « Avoir cet acquis et mieux que de ne rien avoir », estime-t-il en dénonçant sur sa lancée les défaillances toujours de mise dans le code de la famille qu'il qualifie « de texte inégalitaire ». Citant à titre d'exemple le cas des femmes divorcées dont la garde des enfants revient au mari une fois l'enfant âgé de 10 ans. Même chose pour les filles mais une fois arrivées à l'âge du mariage. Une situation que ne digère pas Maître Ksentini. Il a évoqué également le problème du loyer pour ces femmes, puisque le code de la famille stipule que l'homme une fois divorcé doit procurer à la femme un toit, ou bien une somme de 6000 DA pour payer le loyer. Alors que les prix des loyers dépassent largement cette somme. Cela dit, Me Ksentini recommande d'élargir dans ce code les solutions appropriées aux femmes divorcées pour vivre dignement en jouissant pleinement de leurs droits que leur garantit la Constitution. « Le président de la République ne peut pas tout faire à lui seul », conclut-il.