Une mission d'information conduite par le ministre d'Etat allemand de l'Economie, du Transport et du Développement régional du land de la Hesse, M. Dieter Posch, séjourne à Alger du 6 au 10 mars et ce pour permettre aux sociétés de cette région de « s'enquérir du cadre juridique d'investissement en Algérie » et « des possibilités d'investissement et d'affaires », selon le programme de la visite. L'Allemagne compte 16 Lands autonomes en matière d'initiative économique, mais le land de la Hesse est « le plus riche et le plus dynamique » puisque le revenu par habitant y atteint facilement les 100.000 dollars, le plus fort d'Europe. De plus, on peut trouver un potentiel important d'entreprises dans le domaine des technologies de l'environnement, un créneau qui peut intéresser l'Algérie qui a des projets de traitement des eaux, de stations d'épuration... Outre les autres industries, comme le médicament, l'automobile, le matériel électrique, et depuis peu l'internet, le land de la Hesse compte, dit-on, « 24.000 sociétés spécialisées dans le traitement des déchets, l'eau, l'énergie ». Elles réalisent un chiffre d'affaires de 12,5 milliards d'euros dont le quart à l'étranger », précise M. Posch, ce qui explique ce désir de trouver coûte que coûte encore de nouveaux marchés. Le ministre allemand a déclaré que l'Algérie est « un grand marché pour nous avec une forte demande » et « il est important pour nos sociétés d'élargir leur présence là où la demande est en croissance », comme c'est le cas en Algérie. Le programme d'investissement en cours qui vise le développement et l'amélioration des infrastructures « nous permet de développer un partenariat intéressant avec les sociétés algériennes », dira-t-il plus loin. A cet effet, M. Posch a préconisé la mise en place d'une commission mixte algéro-allemande pour « soutenir les relations entre les deux pays » et traiter les questions relatives à la soumission des entreprises allemandes aux appels d'offres lancés par l'Algérie dans les différents domaines économiques». Cette commission devra, selon les responsables allemands, « servir à accélérer et soutenir les investissements allemands en Algérie, identifier les besoins de l'Algérie en matière de transfert de technologies et savoir-faire, et régler certains problèmes pouvant surgir dans le cadre de contrats ou de projets de partenariat entre les entreprises des deux pays ». C'est la troisième délégation d'hommes d'affaires et opérateurs allemands qui visite l'Algérie depuis le début de l'année, contre dix l'année dernière, ajoute pour sa part le responsable de la chambre de commerce algéro-allemande qui organise cette mission. Cela démontre « tout l'intérêt des entreprises allemandes pour l'Algérie », explique M. Andréas Hergenroether Enfin, et à propos du cadre d'investissement, tel que perçu par les opérateurs allemands, aujourd'hui, le président de la chambre estime qu'il est « en train de stabiliser par rapport à 2009 », date de parution de nouvelles mesures sur l'investissement. C'est « la question de la rétroactivité (qui a été retirée) qui a déstabilisé les investisseurs », reconnaît-il. Ceux qui ont, comme partout ailleurs, besoin « de lisibilité sur quelques années ». Il faut noter que trois sociétés allemandes ont fait le déplacement avec M. Posch. D'autres firmes de la région de Hesse sont déjà présentes opérant dans la pétrochimie, le traitement de l'eau, l'industrie médicale… Les Allemands sont en train de prospecter dans le domaine sensible de l'environnement et du traitement de l'eau et qui peut, disent-ils, constituer « un axe prioritaire de coopération » avec l'Algérie, et cela au vu des « moyens dont disposent nos entreprises », conclut le ministre allemand.