La journée nationale des handicapés correspondant au 14 mars de chaque année, est célébrée aujourd'hui à travers les différentes wilayas du pays. A cette occasion, il est impératif de s'arrêter sur ce qui a été fait notamment sur ce qui n'a pas été réalisé en faveur de cette frange de la société qui lutte d'arrache pied pour s'intégrer et s'affirmer au-sein de la société. Dans ce contexte, Mme Nia, directrice de la promotion et de l'insertion des personnes handicapées au niveau du ministère de la solidarité nationale, est revenue sur certains points relatifs au retard enregistré dans le virement des pensions, l'accessibilité et l'aménagement du territoire ainsi que l'insertion des personnes handicapées dans le milieu professionnel. En effet, depuis quelque temps, les personnes aux besoins spécifiques revendiquent l'augmentation de leur pension jusqu'à 12 000 DA par mois. Selon Mme Nia, la pension octroyée aux handicapés à 100% a été revalorisée à 4000 DA/mois et 3000 DA pour les handicapés de –100%. C'est le ministère de la Solidarité nationale qui se charge de payer les cotisations pour une couverture sociale globale. Selon Mme Nia, le ministère de la Solidarité a introduit une demande d'augmentation auprès du ministère des Finances. « On attend la réponse des services compétents », a-t-elle souligné. Et d'ajouter : « Nous sommes un secteur demandeur pas applicateur ». En plus du montant dérisoire de la pension, un autre problème se pose. Il s'agit du virement de ladite pension qui n'est octroyée que sous forme de rappels tous les 6 mois. Selon Mme Nia, le retard accusé est dû au budget de la tutelle qui n'est accordé que le premier trimestre. De la sorte, l'enveloppe financière allouée en faveur de cette catégorie est distribuée aux 46 Directions de l'Action Sociale (DAS) existantes à l'échelle nationale qui, à leur tour, procèdent au virement. Pour les handicapés qui ont un compte CCP, la pension n'accuse qu'un léger retard. Pour ceux qui n'ont pas de compte, c'est tout un périple. Les DAS devront ainsi faire un renvoi aux APC pour transmettre cette pension aux intéressés. « C'est ce qui occasionne un retard sensible », a expliqué la même responsable. Pour notre interlocutrice, la procédure est certes lente mais réglementaire. En outre, faire intégrer les personnes handicapées dans la politique de l'habitat, étudier le code de l'urbanisme, l'établissement d'un guide spécialisé pour l'accès à l'intérieur comme à l'extérieur de la ville, l'accès aux transports et autres, sont les principales revendication des personnes handicapées. Sur ce point précis, Mme Nia a rappelé qu'effectivement la loi N°02-09 du 8 mai 2002 stipule la nécessité d'abolir les entraves empêchant l'accessibilité des personnes aux besoins spécifiques dans les rues, le bâti et autres édifices administratifs. La même responsable rappelle que le ministère de la Solidarité nationale a élaboré un décret ayant permis l'installation d'une commission interministérielle et interdisciplinaire qui active depuis une année. Des mesures ont été décidées impliquant tous les secteurs concernés. « Tout a été validé. Une réunion se tiendra prochainement pour mettre en place un échéancier de mise en œuvre et de planification pour l'élaboration d'espaces et de passages facilitant l'accès aux handicapés », a expliqué Mme Nia. Et d'ajouter: « l'Algérie a ratifié la convention internationale des droits des personnes handicapées. D'où la nécessité de prendre en charge cette frange de la société dans le cadre d'une prise de conscience tout en inculquant la culture de l'intégration au sein de la société ». Pour s'affirmer en tant que personne à part entière, les handicapés aspirent également à un emploi. En effet, selon Mme Nia, la loi a prévu aux employeurs de réserver au moins 1% de postes de travail en faveur des personnes aux besoins spécifiques. Mais entre la loi et la réalité, il y a tout un fossé. Selon la même responsable, le décret a été adopté par le secrétariat du gouvernement. « On attend la signature du premier ministre pour agir sur le terrain », a-t-elle annoncé.