Le parti Enahda a engagé, hier, un débat sur la peine de mort en Algérie. Enahda qui a réuni des experts en droit, des avocats, des universitaires veut contrer une probable remise sur la table de la question sensible de l'abolition de la peine de mort qui est perçue comme une «remise en cause des textes issus de la loi islamique», dira M. Fethi Rebai, SG du mouvement Enahda et ce «à l'instar de ce qui a été fait à l'encontre du code de la famille» , qui «subit de temps à autres des attaques» de certains courants qualifiés de «minoritaires au sein de notre société». Ces deniers veulent, ajoute-t-il, «nous imposer des textes venant d'outre-mer». Pour Enahda, ces textes sont «conformes à la Constitution d'une part et à la Déclaration, de Novembre d'autre part», dit M. Rebai. Le numéro 1 de ce mouvement a fustigé toute velléité d'abolition de la peine de mort. Les experts invités à ce débat vont «nous éclairer sur la ligne à suivre» et ce pour qu'elle constitue «le fil de notre combat à venir.» Car le parti qui craint «une promulgation de l'amendement du code pénal par ordonnance» selon un député veut une grande mobilisation et «élargir son opposition au projet d'abolition de la peine de mort». L'hypothèse d'une abrogation fait son chemin et ce, suite à «une déclaration du président de la Commission nationale des droits de l'Homme, Maitre Farouk Ksentini», à Genève, dans ce sens, nous a dit un membre du bureau. L'Algérie a depuis 1993 observé un moratoire sur l'application de la peine de mort et aucune exécution n'a été appliquée depuis lors. Elle a cependant voté deux résolutions de l'ONU sur le moratoire de la peine de mort, la résolution 62/149 et 63/140 de décembre 2008… Entre abolitionnistes et défenseurs de la peine de mort, le combat continue. Il a commencé au sein des ligues des droits de l'homme ( LADDH) des associations (les Oulémas), des partis (le RCD) et enfin le HCI (Haut Conseil islamique). La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme a créé l'Alliance contre la peine de mort, à l'instar des autres pays, comme le Maroc. Le RCD a tenu récemment un colloque sur la question qui s'est terminé par une proposition d'un député de ce même parti pour l'amendement du code pénal et ce pour permettre l'abrogation de la peine de mort qui n'est pas spécifique à l'Algérie. Elle est appliquée dans plusieurs pays, y compris dans certains Etats des USA. Quatre pays, les USA, la Chine, l'Iran et l'Arabie Saoudite totalisent les 94% de exécutions selon des chiffres. L'Algérie, pour rappel, à travers la Commission nationale de défense des droits de l'homme a également participé en février dernier, à Genève au 4e congrès mondial contre la peine de mort.