Photo : Makine F. Dur, dur d'être un dialysé. Les insuffisants rénaux sont confrontés à un problème de réduction des séances d'hémodialyse. Ainsi, certains dialysés qui suivent leur traitement dans des cliniques privées, voient leur séance écourtée « sous prétexte que le personnel médical doit quitter au plus tôt son travail ». Cette situation est confirmée par M. Boukheloua, président de l'Association nationale des insuffisants rénaux. «L'association a déjà enregistré plusieurs plaintes émanant de malades dialysés à l'encontre des structures privées. Des correspondances ont été adressées au ministère de la Santé, à la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNAS) et au ministère des Finances. Les deux dernières instances ont diligenté des enquêtes», explique M. Boukheloua tout en précisant que « la réduction ou l'allongement des séances de dialyse peut être d'ordre médicale et décidée seulement par le médecin traitant, bien que la norme internationale pour une meilleure épuration sanguine exige trois séances hebdomadaires de dialyses de 4 heures chacune». A la CNAS, on confirme ces plaintes. Mais « sans aucune preuve tangible aucune suite ne peut être engagée contre ces cliniques», souligne le Dr Ghalmi, responsable du conventionnement au niveau de la CNAS. Toutefois, ce responsable dit encourager les malades victimes de tels agissements à dénoncer les structures incriminées. «Toute personne victime d'une baisse de la séance d'hémodialyse à titre frauduleux et non médical sera prise en charge de suite et la clinique incriminée verra sa convention résiliée ». Car des sommes colossales sont déboursées par la CNAS pour la seule prise en charge de la dialyse au niveau des structures privées. Ainsi, quelque 7300 malades sont dialysés dans 110 cliniques privées au niveau national à raison de 5600 DA pour chaque séance. «La CNAS paye pour des séances de 4 heures et plus », relève Dr Ghalmi. En 2009, la caisse a déboursé 200 milliards de centimes pour ces traitements. Le représentant de la CNAS, tout en reconnaissant que « ce phénomène de baisse des heures des séances est vécu généralement durant le mois de Ramadhan avant l'adhan», affirme que «les néphrologues sont clairs : il faut 4 heures et plus pour une séance d'hémodialyse ».