Photo : Zoheïr Par Amel Bouakba Les pratiques malhonnêtes des centres privés d'hémodialyse se multiplient durant ce mois du Ramadhan, mois de piété et de générosité. Une mauvaise prise en charge dans ces structures et des agissements contraires à la déontologie médicale et au respect des droits du malade accentuent la détresse des insuffisants rénaux. La Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR) monte au créneau pour dénoncer une situation intolérable vécue par les nombreux malades, rapporte un communiqué parvenu à notre rédaction. Selon le porte-parole de la FNIR, Mohamed Boukhors, «certains gérants de centres privés d'hémodialyse (de connivence avec leurs directeurs médicaux) profite du mois sacré de Ramadhan pour réduire le temps réglementaire de dialyse alors que la norme est de quatre heures et ce, afin de permettre à leurs personnels de quitter plus tôt leur lieu de travail». La FNIR précise que la CNAS rembourse les frais des prestations (5 600,00 DA) de quatre heures par malade et par séance (circulaire n°1388/DGCNAS/2006 du 27/08/2006 et article 5 de la convention CNAS/Centre d'hémodialyse). Ces pratiques malveillantes «sont constatées dans de nombreuses cliniques privées, notamment dans les wilayas d'Alger, Aïn Defla, Tipasa et Blida et ce, à l'insu des institutions concernées», déplore la FNIR. Pourtant, poursuit la fédération, «toutes les études et expériences ont démontré qu'une dialyse très courte de 3 heures ou 3 heures trente entraîne, à court ou moyen terme, une morbidité et une mortalité très importantes et fait subir au patient des conditions de vie inhumaines, en termes de contraintes (régime, médicaments…) et de complications (neuropathie, artériopathie, coronaropathie etc.)». «Sans compter les dépenses supplémentaires dues à des hospitalisations répétées, à la nécessité d'une surveillance accrue en dialyse et à une augmentation du handicap de ces personnes», ajoute encore la FNIR.Il faut savoir en effet que les spécialistes en la matière insistent sur les critères cliniques qui définissent une dialyse adéquate ainsi que des critères biologiques permettant de contrôler l'efficacité de la dialyse qui sont fondés principalement sur la modélisation cinétique de l'urée, sachant qu'une extraction adéquate de l'urée et des toxines urémiques est indispensable au bon résultat clinique à long terme du traitement. Ainsi, selon le porte-parole de la FNIR, «les pratiques malhonnêtes de certains gérants de centres privés d'hémodialyse génèrent des bénéfices financiers non négligeables et non déclarés au service des impôts au détriment de la santé du malade». Cette fédération qui interpelle les pouvoirs publics pour mettre fin à ces agissements demande aux malades de ne plus accepter ces pratiques qui portent atteinte à leur santé et de dénoncer leurs auteurs quels qu'ils soient.