Le président de la société algérienne d'évaluation et de traitement de la douleur, Brahim Griene, a affirmé, vendredi à Alger, à l'ouverture du 6e Congrès national de lutte contre la douleur que cette dernière était une "maladie chronique" qui nécessitait une prise en charge multidimensionnelle et non pas un simple symptôme de maladies. Dans une déclaration à l'APS, il a également insisté sur "la nécessité de considérer la douleur comme une maladie qui a ses propres caractéristiques et de la prendre en charge sur cette base", appelant, à cet effet, à "ne pas la traiter (maladie) comme étant une maladie passagère". Il a, d'autre part, insisté sur l'importance "d'organiser la prise en charge de cette maladie en Algérie, à partir des protocoles et des théories mondiales, définies par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), notamment en ce qui concerne les douleurs post-opératoires". "La douleur, en tant que maladie qui a ses propres caractéristiques, ne bénéficie d'intérêt auprès des établissements hospitaliers algériens que depuis 10 ans, après que le Centre-Pierre et Marie-Curie d'Alger de lutte contre le cancer (CPMC) eut commencé à la prendre en charge, notamment la douleur dont souffrent les cancéreux", a précisé M. Griene. A cette occasion, l'intervenant a appelé les autorités compétentes à faciliter la distribution de la "morphine" qui était, a-t-il dit, le plus important remède à la douleur due aux maladies chroniques comme le cancer, relevant "un manque de pharmacies qui distribuent ce médicament, du fait de certains problèmes organisationnels". Dans ce cadre, M. Griene a rappelé qu'une commission travaille depuis deux ans en collaboration avec le ministère de tutelle pour la révision des textes législatifs régissant la distribution de la "morphine"". Il a ajouté que l'Assemblée générale de l'ONU considérait désormais la lutte contre la douleur comme "un droit" de l'Homme ce qui représentait, selon le spécialiste, "une incitation officielle aux pays à prendre en charge ce volet". La société algérienne d'évaluation et de traitement de la douleur se base essentiellement sur la formation et la sensibilisation des médecins spécialistes, généralistes, psychologues et psychiatres pour décentraliser sa prise en charge.