Le Sixième congrès national de lutte contre la douleur, qui se tient depuis hier à l'hôtel El-Aurassi, sous la chapelle de la Société algérienne d'évaluation et de traitement de la douleur (SAETD), a levé le voile sur un problème de santé, sous-estimé jusqu'alors car mal cerné par les spécialistes. Il est avéré, désormais, que la douleur chronique, qu'on associait banalement à des pathologies lourdes comme le cancer, les rhumatismes, les amputations, les AVC, l'herpès… est elle-même une maladie à part entière, qui exige des consultations et des traitements spécifiques. Selon le Pr Griène Brahim, chef de département d'anesthésie réanimation au Centre Pierre et Marie-Curie et président de la SAETD, ce mal est négligé en Algérie à telle enseigne que 30 à 80% des douleurs ne sont pas soulagées correctement. “Pourtant, ce sont des maladies extrêmement importantes et fortement invalidantes”, a expliqué le Pr Griène. La veille de la tenue du congrès de la SAETD, jeudi 18 mars, le laboratoire Pfizer a, en effet, convié des experts canadiens, marocains, tunisiens et nationaux à animer une rencontre sur les douleurs neuropathiques. À ce titre, le professeur Denis Choquette, président de l'Association de rhumatologie du Québec, est intervenu sur le traitement des douleurs chroniques et aiguës. Il a parlé du médicament Celebrex qui présente, selon lui, un meilleur profil de tolérance. Son confrère, Alain Beland, de la clinique de gestion de la douleur à Montréal (Canada), a loué, pour sa part, pour un traitement de la douleur neuropathique, les vertus de Lyrica, un médicament approuvé en Algérie depuis deux ans. Au-delà des thérapeutiques, qui sont disponibles sur le marché national, le Pr Griène a souligné que les spécialistes algériens sont en devoir d'actualiser régulièrement leurs connaissances en la matière, notamment par le biais des cycles continus de formation médicale. D'autant que les douleurs chroniques sont, a-t-il indiqué, “des motifs de consultation de plus en plus courants, alors qu'en Algérie, nous sommes un peu en retard dans le domaine de la prise en charge”. Il a estimé d'une nécessité absolue de créer plusieurs centres antidouleur et de soins palliatifs à travers le pays pour prendre en charge les malades.