Vision n «Il faut une véritable démarche institutionnelle pour pouvoir avancer dans le domaine et enrichir une perspective de l'amélioration de la prise en charge de la douleur en général en Algérie». Arriver à un véritable «plan douleur», c'est la teneur de l'appel pressant lancé jeudi par le chef de service de la réanimation au Centre Pierre-et-Marie-Curie d'Alger et président de la Société algérienne d'évaluation et de traitement de la douleur (SAETD). Le Pr Griene a lancé cet appel en marge de la 1re rencontre maghrébine intitulée «1st Pain and Inflamation Academy'» organisée à l'hôtel Sofitel (Alger) par le laboratoire Pfizer en partenariat avec la SAETD. Le Pr Griène estime que beaucoup reste à faire en matière de prise en charge de cette pathologie. «Il y a beaucoup à faire du côté législatif, enseignement, structures et autres. Il faut une véritable démarche institutionnelle pour pouvoir avancer dans le domaine et enrichir une perspective de l'amélioration de la prise en charge de la douleur en général en Algérie», a-t-il souligné estimant que «la douleur est une affaire de santé publique qui concerne l'ensemble des citoyens. La douleur n'est plus à l'image de ce qui se faisait avant. Chronique, c'est une véritable maladie». Pour le Pr Griène, il faut penser à un plan de douleur à l'image du plan du cancer. «La douleur était beaucoup plus connue en Algérie, chez les cancéreux notamment chez ceux qui avaient des cancers parfois très avancés et pour lesquels la douleur était insupportable», a-t-il rappelé se félicitant de la création du centre de douleur au niveau du CPMC «qui est venu soulager ces malades et prendre en charge les douleurs, tous genres confondus». Il estime toutefois et malgré une certaine dynamique de prise en charge de la pathologie en Algérie que «nous sommes toujours en retard et un long chemin reste à parcourir en matière de prise en charge de la douleur et ce, dans tous les domaines (la formation et surtout la santé publique). Il faut ramener les institutions de l'Etat à s'intéresser beaucoup plus à cette pathologie». Cette manifestation scientifique où ont été présentées les dernières recommandations internationales sur le traitement de la douleur, a vu la participation de praticiens et spécialistes étrangers et maghrébins. Elle vise, selon notre interlocuteur ,«la promotion, l'enseignement et l'échange d'expériences car il faut être à l'écoute de ce qui se passe sous d'autres cieux puisqu'il y a des indications thérapeutiques. Et mieux on comprend, mieux on traite». Pour rappel, les douleurs neurophatiques aiguës et chroniques sont dues à une atteinte du système nerveux (des nerfs, de la moelle épinière ou du cerveau). En Algérie, ces douleurs sont des motifs de consultations très fréquents.