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Les malades en diminution…les risques demeurent
graves Intoxications alimentaires à l'hôpital d'El Kettar
Publié dans La Tribune le 07 - 06 - 2009


Photo : Hacene
Par Karima Mokrani
A l'hôpital d'El Kettar, dans la commune de Bab El Oued (Alger), les citoyens ne se ruent pas pour des problèmes d'intoxications alimentaires. Rien de grave à signaler pour ces premiers jours de chaleur. Les médecins en tirent une certaine satisfaction.
Des chiffres en deçà de la réalité
«Nous n'avons aucun malade aujourd'hui», affirme, le sourire aux lèvres, le Pr Smaïl Mesbah, spécialiste en maladies infectieuses. Aucun malade dans les services pour témoigner, donc, de son expérience malheureuse après la consommation d'un produit pâtissier ou autre, conservé ou préparé dans de mauvaises conditions d'hygiène. «Cela ne veut pas dire que nous ne recevons pas de cas d'intoxications alimentaires ou que nous ne sommes pas confrontés à des situations difficiles… En fait, c'est vers les autres hôpitaux que les malades suspectant un problème du genre s'orientent pour des soins d'urgence. Parfois, ils sont traités sur place, parfois ils sont gardés en observation pour une durée de 48 à 72 heures», indique le médecin. Aussi, rappelle-t-il, «de nombreux malades ne viennent pas à l'hôpital ; ils font de l'automédication, sinon ils consultent le médecin de la famille».
Ce qui explique le fait que les chiffres qui arrivent au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ne reflètent pas nécessairement la réalité du terrain. En effet, les statistiques du ministère donnent une moyenne de 4 000 à 5 000 cas d'intoxications alimentaires chaque année. Les cas survenus réellement dépassent de loin ces chiffres.
Il n'y a qu'à se rendre dans les pharmacies ou dans les entreprises publiques ou privées pour se renseigner sur le nombre de personnes qui achètent des médicaments ou s'absentent carrément pour des problèmes d'intoxications alimentaire. Dans la majorité des cas, les problèmes sont bénins. Les cas graves sont pris en
charge dans des centres spécialisés comme c'est le cas justement à l'hôpital d'El Kettar. Cet hôpital traite toutes les maladies infectieuses, le sida et la méningite en premier. «Nous prenons en charge les cas d'intoxication alimentaire mais nous n'avons pas de service spécifique pour ces malades», précise le Pr Mesbah.
L'hôpital d'El Kettar offre une image assez agréable en matière d'hygiène et de discipline. Rien à voir avec beaucoup d'autres structures hospitalières où l'insalubrité, l'indifférence et parfois même le mépris règnent en maître. «C'est vraiment un lieu adéquat pour les malades. Il y a de l'air, de la fraîcheur, de la sécurité… et du calme. Cela repose !» fait remarquer un citoyen qui ne manque pas, d'ailleurs, d'exprimer son contentement à l'un des médecins qu'il félicite pour son sérieux et son amabilité.
Quand l'intoxication mène à la mort
Le Dr Aït Ali est un homme pressé. Ses étudiants l'attendent dans le grand couloir. Il doit s'y rendre pour leur stage. Mais avant cela, un petit rappel de quelques cas vécus difficilement dans le service. «C'était il y a quelques années. J'étais de garde… Nous avions reçu une trentaine de malades en une seule nuit.»
«Tous souffraient d'une intoxication alimentaire. Ils venaient tous d'un même quartier de Bordj El Kiffan, à l'est d'Alger. Les résultats de l'enquête épidémiologique montraient qu'ils avaient pris un gâteau provenant d'une même boulangerie du quartier. Le boulanger vendait moins cher», se souvient-il. Les malades intoxiqués souffraient de douleurs terribles mais «nous avons réussi à les prendre en charge convenablement». Deux autres malades n'ont pu malheureusement survivre. Deux cas très graves. «Il y avait une dame qui souffrait en même temps d'hypertension et de diabète. Son cas a nécessité son transfert dans un service de réanimation dans un autre hôpital. Nous n'en avons pas ici à El Kettar. Elle est décédée par la suite», raconte Sidi Ali. L'autre victime était un enfant âgé d'une dizaine d'années. En effet, expliquent les deux médecins, les enfants en bas âge et les personnes du troisième âge ou celles qui souffrent de plusieurs maladies à la fois –ce qu'ils appellent les «sujets tarés»- sont les plus vulnérables. C'est pourquoi il est recommandé d'accorder une attention particulière à cette catégorie de personnes et de ne pas prendre à la légère leurs plaintes et leurs sollicitations.
Autre cas cité par le Dr Sidi Ali, celui d'un groupe d'enfants venus en excursion au parc d'attractions de Ben Aknoun il ya deux à trois ans. Les enfants avaient apporté des sandwichs au poulet. Exposée à la chaleur, la viande blanche devient une menace réelle : «Ils étaient plus d'une trentaine… Le car a passé la nuit ici.» Aucun cas n'a connu de grandes complications –«nous sommes intervenus à temps et dans de bonnes conditions»- mais c'était terrible pour tous les enfants. Une expérience malheureuse pour tous. Et, là, une question s'impose : qui a autorisé ces enfants à prendre ces repas avec eux, alors qu'ils partaient pour une voyage de trois à quatre heures un jour de grande chaleur ? Ils venaient d'une wilaya de l'intérieur du pays. Un comportement irresponsable. Inadmissible.
La prévention, encore et toujours
Le Pr Smaïl Mesbah assure que les cas d'intoxication alimentaire grave ne sont pas très nombreux. Il paraît même qu'ils sont en diminution par rapport aux années précédentes. Il n'en demeure pas moins que les risques sont omniprésents. Nombreux sont les citoyens qui continuent à ignorer les réflexes élémentaires pour leur santé et leur bien-être : se laver les mains et laver les produits qu'ils mangent eux-mêmes ou qu'ils offrent à autrui. Beaucoup ne respectent pas les conditions de conservation des aliments, qu'il s'agisse de citoyens dans leurs ménages ou de commerçants qui font exprès d'éteindre leur réfrigérateur par souci d'économie. Beaucoup d'entreprises ne respectent pas la chaîne du froid. Sans compter les restaurants, universitaires en particulier où il est souvent signalé des cas graves de toxi-infections alimentaires. Bien évidemment, les sempiternelles intoxications qui surviennent lors des cérémonies de mariage. Beaucoup de femmes continuent à rouler le couscous sans se laver les mains… Quant à ces œufs exposés au soleil, à des températures qui dépassent les normes, il n'y a plus rien à dire. Ni les campagnes de sensibilisation lancées par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ni les menaces du ministère du Commerce n'arrivent à dissuader les contrevenants de continuer dans leurs pratiques. Et tant que les citoyens se rangent en grand nombre du côté de ce commerce illégal –pour économiser quelques centimes- il ne faut vraiment pas s'attendre à grand-chose. Venir à bout de ces pratiques n'est pas le seul travail du ministère de la Santé ou celui du Commerce. Tous les départements ministériels mais aussi les associations de protection du consommateur sont interpellés. C'est un travail intersectoriel qui doit être continu dans le temps. Le Dr Mohamed Ouahdi, directeur de la prévention au département de la santé, ne cesse de le répéter : «Les intoxications alimentaires ne sont pas l'affaire du seul secteur de la santé… Nous subissons les dégâts des autres secteurs.» «La prévention, toujours la prévention», insiste, de son côté, le Pr Smaïl Mesbah.


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