La Fédération des diabétiques estime que le nombre officiel de malades ne reflète pas la réalité. À la veille de la célébration de la Journée mondiale du diabétique, le 14 novembre, les laboratoires Novo Nordisk ont organisé, ce jeudi, une journée d'information au profit des malades à l'esplanade de Riadh El Feth à Alger. À la salle Frantz-Fanon s'est tenue une conférence-débat durant laquelle tous les problèmes liés au diagnostic et à la prise en charge de la maladie ont été abordés. C'est lors de ce débat que sont apparues des divergences relatives au nombre réel de malades en Algérie entre la Fédération algérienne des associations de diabétiques et la Société algérienne de diabétologie. Selon les responsables de la société savante, le nombre de diabétiques en Algérie est celui officiel. Pour le président de la Fédération des associations de diabétiques, le nombre réel de diabétiques est plus important que le chiffre annoncé par les responsables du département de la santé.Cette guerre des chiffres est apparue au grand jour suite aux dernières études menées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui évalue l'incidence du diabète dans les pays du Maghreb à 12% de la population. Les diabétologues algériens remettent en cause ces dernières données de l'OMS et s'en tiennent aux chiffres anciens qui évaluaient l'incidence du diabète en Algérie à 10% de la population. Selon l'ancien système de comptage, 3 millions d'Algériens sont atteints du diabète et 300 000 d'entre eux sont traités par l'insuline. Le représentant de la Fédération des malades soulève les problèmes que vivent les patients non assurés qui trouvent des difficultés pour obtenir leur carte de démunis. “Le diabète est une maladie qui évolue vite. Nous demandons à ce que les malades démunis obtiennent rapidement leur carte pour éviter justement ces complications”, déclare M. Boucetta Nourredine, président de la Fédération algérienne des associations des diabétiques. Il interpelle aussi les malades quant à la consommation de certains produits importés frauduleusement des pays du Golfe et d'Egypte. “J'interpelle les malades sur le danger que représentent les pseudos produits censés guérir le diabète. Je cite à titre d'exemple deux produits : Insula et Sugar. Ils sont vendus à plus de 5 000 dinars la boîte et ce ne sont pas des médicaments. Seul le médecin traitant est apte à délivrer des ordonnances aux diabétiques”, dit-il encore.Les laboratoires Novo Nordisk ont par ailleurs installé le village du diabétique sur l'esplanade de Riadh El Feth. Les malades ont pu s'informer sur les mesures à prendre pour être en forme et comment éviter les complications grâce à des mesures d'hygiène de vie. Les parents de jeunes diabétiques ont pu aussi se renseigner sur les règles à respecter quand il y a un enfant malade à la maison. De toutes les manières, les médecins insistent sur l'intérêt du respect du traitement et de l'hygiène de vie qui offrent au patient la sécurité de mener une vie normale et surtout pour éviter les complications. Les citoyens qui ont visité ce village ont montré leur satisfaction quant à la qualité des informations données aux malades et aux non-malades. “Le diabète est une grave maladie. Dieu merci, je ne suis pas concerné, mais, croyez-moi, je prendrai désormais des précautions pour ne pas tomber malade. Les règles d'hygiène sont simples, ne pas manger trop salé, trop sucré et trop gras. Je le ferai”, dit un homme rencontré au village. Djafar Amrane