Photo : Mahdi I. «Il n'y a pas d'autres alternatives au référendum d'autodétermination», déclare le Président sahraoui Mohamed Abdelaziz à la clôture de la seconde rencontre internationale des femmes solidaires avec la résistance de la femme du Sahara Occidental. «Il est nécessaire d'organiser un referendum avec plusieurs options, à leur tête l'indépendance du Sahara occidental, la solution à laquelle nous demeurons attachés, dit-il, rappelant que cette solution est une décision de la communauté internationale, du Conseil de sécurité et du tribunal international de La Haye. M. Abdelaziz a, en outre, condamné le soutien des gouvernements français et espagnol au Maroc. Rappelant la crise de 1975, il a affirmé que l'Elysée «orchestre un complot de nature à provoquer un dérapage dangereux» comme celui de 1975 lorsque la France a convaincu le défunt souverain marocain, Hassan II, le président mauritanien Mokhtar Ould Dada et le Roi d'Espagne à signer la convention de Madrid pour diviser le territoire du Sahara occidental et son peuple. Selon lui, la Cinquième République fait la politique de l'autruche concernant les violations marocaines des droits de l'homme. Dans ce sens, le premier représentant du Front Polisario a appelé les autorités actuelles de Rabat à ne pas tourner le dos aux engagements pris par le Roi Hassan II : l'organisation d un référendum libre et démocratique, d'où, dit-il « la création de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental et l'instauration d'un cessez- le-feu ». Evoquant sa rencontre avec Christopher Ross, l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unis, M. Ban, dimanche à Tindouf, il a affirmé que les autorités sahraouies ont exprimé leur «préoccupation concernant les violations des droits de l'homme au Sahara Occidental, et ont demandé à l'Onu de prendre en charge la question humanitaire. « Le meilleur moyen pour ce faire consiste en la mise en place d'un organisme au sein de la Minurso», dit-il. Par ailleurs, après ses vifs remerciements aux différentes délégations présentes dans le camp de réfugiés du 27 février, M. Abdelaziz a estimé que désormais l'heure a sonné pour «l'organisation d'un référendum libre et indépendant». Rappelant les sanctions prises contre l'Afrique du Sud pour sa politique pro-raciste, il a lancé «un appel urgent au Conseil de sécurité, à l'Onu, à l'Union africaine, l'Union européenne et toutes les institutions internationales qui œuvrent pour la paix à appliquer des sanctions économiques contre le Maroc». Le numéro un sahraoui a exhorté les différentes instances à faire pression sur Rabat pour qu'elle donne suite aux dossiers des sahraouis disparus. Dans ce contexte, il a abordé la question des 16 détenus dans les prisons de Salé et de Tiznit qui font une grève de la faim depuis jeudi pour bénéficier d'un procès civil et équitable. Enfin, pour clôturer en beauté cette rencontre internationale, il a remis, au nom de tous les Sahraouis, la médaille d'honneur du 20 Mai du Front Polisario à Mme Winnie Mandela pour le long combat des sud africain contre l'apartheid, qui a duré plus d'un siècle. La date du 20 mai, selon lui, se réfère au début du combat armé contre la colonisation espagnole en 1973.