Le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, a accusé hier la France de manipulations dangereuses susceptibles de conduire à de «graves dérapages». La France, a dénoncé le président de la République arabe sahraouie (RASD), «orchestre un grave complot de nature à entraîner un dérapage dangereux» dans la région, et soutient avec le gouvernement espagnol, la position de l'actuel gouvernement marocain contre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Dans une déclaration à la presse dans la nuit de lundi à mardi au camp de réfugiés du «27 Février» à Tindouf, M. Abdelaziz a affirmé que le «complot de la France mènera à un dérapage dangereux comme celui de 1975 lorsqu'elle avait convaincu le défunt souverain marocain, Hassan II et l'ex-président mauritanien Mokhtar Ould Dada et, par la suite, le roi d'Espagne, à signer la convention de Madrid pour diviser le territoire du Sahara occidental et son peuple», à l'origine d'une guerre qui dure depuis 35 ans. M. Abdelaziz poursuivra : «Le gouvernement français réédite la même aventure qui mènera à un dangereux dérapage.» Il rappellera, dans le même sillage, que toutes les organisations internationales des droits de l'Homme confirment les violations des droits de l'Homme par le Maroc au Sahara occidental, soulignant que l'indépendance de son pays constituait la seule alternative possible à ce conflit dans le strict respect des lois internationales. Il a dénoncé, par ailleurs, la position de l'actuel gouvernement marocain qui tourne le dos aux engagements de Hassan II. L'ancien souverain marocain s'était formellement engagé à «organiser un référendum d'autodétermination libre et démocratique». A la faveur de ces engagements, a expliqué le secrétaire général du Front Polisario, «la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) à été constituée et par laquelle le cessez-le-feu a été instauré». Le président sahraoui a en outre rappelé qu'il s'agit également de la décision de la communauté internationale et de la Cour internationale de justice. Pour M. Abdelaziz, «il n'y a pas d'autre alternative, et il est nécessaire d'organiser un référendum avec plusieurs options, à leur tête l'indépendance nationale, la solution à laquelle nous demeurons attachés». A propos de sa rencontre avec l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, le président sahraoui a affirmé qu'il a fait art des profondes «préoccupations de son peuple concernant la question des violations des droits de l'Homme au Sahara occidental, ajoutant que les Sahraouis ont demandé que les Nations unies prennent en charge la préservation des droits de l'Homme au Sahara occidental en attendent la solution définitive». «Le meilleur moyen pour ce faire consiste en la mise en place d'un organisme au sein de la Minurso, qui prendra en charge la protection des droits de l'Homme», a-t-il indiqué. G. H.