Photo : Mahdi I. La seconde rencontre internationale des femmes solidaires avec la résistance de la femme du Sahara Occidental initiée par l'Union nationale des femmes algériennes s'est déroulée sous le thème «de la femme sahraouie et de la résistance». Après une halte de deux jours à Alger, l'importante délégation sous la présence honorifique de Winnie Mandela, s'est rendue dimanche soir au camp des réfugiés de l'Ecole du 27-Février, à environ 30 km de Tindouf. Le symbole sud-africain du combat pour la liberté et l'indépendance s'est dit très honorée d'être aussi chaleureusement accueillie par les réfugiés sahraouis qui, selon elle, «sont l'image même du combat pour l'indépendance». «L'exil n'est pas une solution pour l'obtention de la liberté» et «le peuple sahraoui doit regagner ses terres par le combat qui sans équivoque sera couronné par l'indépendance», affirme l'icône sud-africaine avant de réaffirmer le soutien des différentes délégations à la cause sahraouie et demander à ses hôtes «de quelle manière nous pourrons vous aider dans votre combat contre l'injustice marocaine». «J'étais hier à Alger et aujourd'hui le suis parmi vous pour vous entendre et discuter des solutions éventuelles», notamment le référendum que le Maroc «veut dénier» en appliquant ses propres solutions. Mme Mandela a salué la position de l'Algérie et de tous les participants qui ont «veillé sur le bon déroulement de la rencontre», et les efforts déployés pour aider «votre combat qui est devenu un exemple pour tous les peuples en quête d'indépendance». Les 320 participants à cette rencontre venus des quatre coins du monde, notamment du Mexique, d'Afrique du Sud, du Ghana, de France, de Belgique, d'Espagne, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis, ont également salué la résistance du peuple sahraoui, «qui brave la monarchie marocaine avec son courage et sa bravoure». Rappelant les multiples violations et les répressions marocaines au peuple sahraoui, ils ont sollicité la communauté internationale pour prendre en «main le dossier du Sahara Occidental» qui consiste en «un combat pour l'honneur, la liberté et l'égalité», et appliquer les résolutions du Conseil de sécurité. Dans ce sens, ils ont mis l'accent sur la nécessité de prolonger le mandat de la Minurso, qui permettra au peuple sahraoui d'exprimer sa volonté par un référendum. Par ailleurs, rappelant la souffrance de M. Daddache, qui a passé 25 ans à la prison de Salé, dont 14 ans en tant que condamné à mort, ils ont exprimé leur inquiétude quant au sort des 651 détenus politiques, notamment les sept militants arrêté en octobre 2009 et jugés par un tribunal militaire marocain et qui observent une grève de la faim depuis jeudi. Pour sa part, Mme Nouia Hafsi, la présidente de l'UNFA, s'exprimant sur cette seconde rencontre internationale, a déclaré que «c'est une occasion d'interpeller les instances internationales pour exiger l'application des résolutions du Conseil de sécurité, attirer l'attention de l'Union africaine sur les violations des droits de l'homme par le Maroc». En même temps, elle a appelé l'Union européenne à reconsidérer ses relations avec le cabinet du roi Mohamed VI. Egalement au menu de la rencontre, les organisateurs ont adressé des lettres au Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, au négociateur africain, John Bing et l'Union européenne pour les solliciter de parachever le processus de décolonisation du Sahara Occidental et mettre fin aux différentes agressions marocaines. Enfin, pour clôturer cette rencontre dans le camp de réfugiés, qui, au début, n'était qu'un centre de formation des femmes, les différentes délégations ont réaffirmé leur soutien au peuple sahraoui et à tous les combattants à l'image de Mme Aminatou Haïder qui a su faire plier la monarchie marocaine.