Les pouvoirs publics ne sont jamais restés de marbre ou cultivé une quelconque indifférence face au drame des harragas. On ne s'est pas contenté des colloques et des débats organisés par maintes institutions officielles pour connaître les mobiles de ces départs périlleux. Encore moins de sermonner. Les services de sécurité avaient aussitôt entrepris des efforts colossaux pour démanteler des filières criminelles qui utilisent la détresse des jeunes. On ne compte plus ceux qui ont été secourus en haute mer par les éléments de la marine nationale. La surveillance des côtes d'où les radeaux du désespoir prenaient le large a été très renforcée. La loi a été ensuite adaptée pour dissuader ces départs qui, au-delà des drames, ont levé le voile sur l'existence de réseaux. Le trafic d'êtres humains s'est sensiblement manifesté en matière d'émigration clandestine. L'approche et la stratégie pour contrer le phénomène ne furent pas seulement d'ordre sécuritaire. Les représentations diplomatiques du pays à l'étranger n'ont laissé aucun citoyen sans secours. Le retour des jeunes qui ont été arrêtés et emprisonnés dans les centres de rétention étrangers s'est toujours fait en collaboration avec les autorités algériennes. Lors des conférences régionales qui ont eu à traiter de ce phénomène qui commençait à inquiéter, on n'a d'ailleurs jamais manqué de rendre hommage à cette attitude responsable de notre pays. L'Algérie s'est toujours montrée, contrairement à d'autres pays, empressée de reconnaître ses citoyens et d'apporter l'aide nécessaire pour qu'ils ne soient plus livrés à eux-mêmes en terre étrangère M. Djamel Ould Abbès a révélé, hier encore, un aspect de cette prise en charge. Longtemps comme pour les disparus des chiffres fantaisistes ont été avancés par ceux qui n'hésitent pas à utiliser la détresse pour des mobiles strictement politiques. On n'a pas hésité sans vergogne à parler de morgues où s'entasseraient des milliers de cadavres de jeunes. Les cadavres se comptaient en réalité sur le bout des doigts. Six ont été déjà rapatriés d'Espagne. Les frais de déplacement des familles et les démarches pour retrouver d'enfants disparus ont été du ressort de l'Etat qui ont accompagné et soutenu les démarches de ces familles. Il est vrai que les choses les plus efficaces se font souvent dans la discrétion.