Syrte tiendra-t-elle ses promesses : réussir la réunification arabe pour mieux s'engager dans la bataille décisive d'El Qods ? Tard, en cette fin de matinee, les retardaires continuaient d'affluer à la sale mythique «Ouagadougou» qui abrite le 22e sommet de toutes les attentes. Il est à relever l'abstentionnisme de certains souverains et chefs d'Etat parmi lesquels le roi Abdallah de l'Arabie Saoudite et le roi du Maroc, Mohamed VI, de l'Emir du Sultanat d'Oman et de l'Emir du Bahrein, et des présidents libanais, irakien et égyptien. Au delà de l'exception marocaine, présidant pourtant aux destinées du fantomatique «comité» pour la libération d'El Qods», le Maghreb se présente en force au rendez-vous libyen en vertu des traditions de solidarité dont il peut fièrement se prévaloir. Aux côtés du du président algérien, M. Abdelaziz Bouteflika, présents les présidents mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz et tunisien, Zine El Abidine. Egalement présents, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le souverain jordanien, Abdallah II, l'émir du Koweït, Sabah Ahmed El Jaber, le président qatari du conseil des ministres et des Affaires étrangères, le président du Soudan, Omar El Bachir, des Iles Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, de Somalie, Cheïkh Sharif Ahmed, de Djibouti, Ismaïl Omar Jilah, du Yémen, Abdallah Salah, de Syrie, Bachar El Assad… A la première épreuve de la réunification, le monde arabe a encore une fois de plus lamentablement failli, englué dans les querelles de clocher, dans l'égocentrisme et des luttes de leadership marginales. Sous le regard des «invités de marque», l'Italien Silvio Berlusconi, le Turc Recep Tayiip Erdogan et le ministre des Affaires étrangères espagnol, Miguel Moratinos, du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et celui de l'Union africaine, Jao Ping, le poids des divergences, l'état d'inertie et la paralysie politique et institutionnelle ont plombé la salle des congrès. A l'ouverture du 22e sommet, le président sortant, le Qatari Hamad, n'a pas mis de gants pour fustiger en termes crus «une réalité que personne ne peut ignorer». Le temps des discours et des recommandations sans lendemain est révolu. Il impose, pour le renforcement de l'action arabe commune, d'œuvrer à la mise en place d'un comité de coordination au sommet pour pallier les défaillances et les insuffisances dûment relevées. Cette exigence, fortement revendiquée par le leader libyen acquis à l'élargissement des prérogatives du président du sommet «entre les deux sessions», remet sur la table le toilettage démocratique pour impulser une nouvelle dynamique qui ne peut attendre, interrogera le Qatari Hamed Ben Jassem, les résultats ou les décisions du Quartette. Le tempo est donné. De «La ville historique» de Syrte, le président en exercice, Mouamar El Kadhafi, établit sans concession le constat de «l'attente citoyenne» qui ne peut plus se satisfaire des «discours pompeux» pour faire valoir la nécessisté des «actes au concret». Au creux de la vague, la Ligue arabe se défend, par la voix de son secrétaire général, de tout pessimisme et de l'échec arabe. Dans son rapport annuel, l'inamovible Amr Moussa qui reconnaît la «lente progression», s'appuie néanmoins sur les «progrès». Il citera pour ainsi dire les réalisations dans les domaines de l'interconnexion électrique, de la coopération gazière, des chemins de fer, le renforcement des services, les projets d'union douanière et d'établissement de la zone de libre échange. Le bilan est donc élogieux. Il se dope d'une vision stratégique fondée sur la double menace, iranienne et israélienne, et les risques incalculables du schisme sunnite-chiite. Dans le vaste registre des défis contemporains, le secrétaire général est revenu sur les enjeux du «conflit de civilisation» qui incitent à un ancrage de profondes réformes et un intérêt accru à la formation et l'éducation des générations arabes futures. Et, la bataille de Jérusalem, adossée au drame de Ghaza ignoré ? Elle est revenue dans le débat en «priorités» majeures pour le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moo, qui se déclare «profondément ému» après avoir reconnu la grossière «erreur de Ghaza». La seule alternative réside, selon lui, dans l'instauration de «deux Etats» et la relance des négociations de paix. Tous les qualificatifs sont insuffisants pour décrier la situation explosive d'El Qods. De la «ligne rouge» chère au représentant de l'OCI, à la «prunelle des yeux», usité par Erdogan, réfractaire à toutes formes de désespérance. Le consensus mondial est à la mesure de l'étendue du défi israélien sans limite aucune. Du haut de la tribune, le président de l'Autorite palestinienne a appelé au sursaut de la dignité dans cette épreuve aux «conditions exceptionnelles». El Qods, concue comme la capitale éternelle de la Palestine, représente la «clef de la paix». Mahmoud Abbas a plaidé le choix stratégique de la paix conditionné par une «clarification de la position israélienne», des actions concrètes pour le gel des colonies et l'arrêt du blocus. Dans son intervention, il a demandé à l'ONU et à l'OCI la condamnation des « mesures unilatérales» portant atteinte au patrimoine et à l'identité d El Qods (250 musées historiques), le déploiement des observateurs internationaux, l'inscription par la Ligue arabe d'une session spéciale à l'ONU et un soutien financier arabe alimentant le Fonds d'El Qods et de la Palestine (500 millions de dollars) dégagé à Beyrouth (2002). Le «sommet d'El Qod» est au cœur même de la bataille du destin commun. A la croisée du chemin, le monde arabe, confronté aux défis de toutes sortes mettant en jeu son destin commun, est le seul juge de son histoire. La prevue par El Qods est là. Elle attend son verdict. • Le président Bouteflika rencontre nombre de souverains et chefs d'Etat arabes Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a rencontré samedi à Syrte (Libye), peu avant la séance d'ouverture du 22e sommet arabe, nombre de souverains et chefs d'Etat arabes présents à cette occasion. Dans un climat empreint de “convivialité”, le président Bouteflika s'est entretenu, au niveau du hall de la salle “Ouagadougou” du Palais des congrès, avec ses homologues tunisien Zine El-Abidine Ben Ali, mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, syrien Bachar al-Assad, yéménite Ali Abdallah Saleh, somalien Sharif Cheikh Ahmed, soudanais Omar Hassan Al-Bachir et palestinien Mahmoud Abbas ainsi qu'avec le souverain jordanien, le Roi Abdallah II et l'émir du Koweït Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Djaber Assabah. Le président de la République a, en outre, rencontré le prince Moulay Rachid, représentant du souverain du Maroc, le Roi Mohamed VI à ce sommet et le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud Al-Fayçal, représentant du souverain saoudien à ce sommet. Peu avant son entrée dans la salle de conférences, le président Bouteflika a également rencontré le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, et le Premier ministre italien, Silvio Berlusconi. • Le président de la République s'entretient avec son homologue mauritanien Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika s'est entretenu samedi après-midi, avec son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, à l'issue de la séance d'ouverture des travaux de la 22eme session ordinaire du sommet arabe qui se tient à Syrte (Libye). La rencontre s'est déroulée à la résidence du président Bouteflika à Syrte.