De notre envoyé spécial à Syrte (Libye) Ali Boukhlef Le 22e Sommet de la Ligue arabe s'est achevé, hier dans l'après-midi, dans la ville libyenne de Syrte sans prendre de grandes décisions. En effet, les chefs d'Etat et les souverains présents se sont séparés après deux jours de «huis clos» sur un document de quinze points qui s'articule essentiellement sur les conclusions de la réunion. Et comme cela était attendu, seule la décision d'organiser un sommet extraordinaire vers la fin de l'année a été prise pour discuter de la question de la réforme de la Ligue arabe. Cette rencontre au sommet, dont le lieu n'a pas encore été précisé, même si tout porte à croire qu'elle se tiendra en Egypte, sera précédée, en septembre, d'une réunion des ministres des Affaires étrangères qui sera consacrée à la question. Avant cela, les dirigeants ont convenu de créer une commission composée du Qatar, de la Libye, du Yémen, de l'Irak et de la Ligue pour préparer ces échéances. Pour le reste, la rhétorique a pris le dessus sur l'essentiel. Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe, qui s'est présenté devant les journalistes pour conclure ce sommet, n'avait d'ailleurs pas beaucoup de choses à dire. A peine a-t-il susurré que «la politique de colonisation israélienne ne doit pas se poursuivre». Seulement, le secrétaire général n'a pas précisé ce que compte faire l'organisation qu'il représente pour contrecarrer «l'agression israélienne». Le document final, appelé Déclaration de Syrte, précise juste que la Ligue arabe va organiser «une conférence mondiale» pour chercher les voies et moyens de «sauver El Qods». Le document condamne, bien sûr, la situation en Palestine et demande -encore une fois- à la communauté internationale de réagir. Seule la réforme, très lente au demeurant, de la Ligue arabe a bénéficié d'un traitement plus ou moins consensuel. Mais, il faut dire que la proposition yéménite, à l'origine des débats, a été quelque peu édulcorée. Il ne s'agit plus d'Union arabe, comme cela a été abordé, mais du renouvellement des structures actuelles, à commencer par l'éventualité d'un poste de secrétariat général tournant. A cela, les chefs d'Etat ont également ajouté la question posée au début des travaux par Amr Moussa, concernant la création d'une politique de voisinage. «Nous sommes tombés d'accord sur le principe. Il ne reste qu'à désigner les pays avec lesquels cette politique va se faire et quels seront les domaines à explorer», a dit le secrétaire général dans sa conférence de presse. L'autre sujet traité est celui qui concerne la «réconciliation interarabe». Là aussi, le document final demande aux pays membres de «taire leurs divergences». La main est aussi tendue à l'Iran à qui il est demandé de «rendre les îles Hawar» au Qatar. Il est également question de la réconciliation entre les factions soudanaises et somaliennes. Autrement dit, ce sommet de deux jours -pas totalement deux puisque les activités réelles n'ont duré que quelques heures- a finalement tenu ses promesses. Celles de se tenir pour la forme et de ne pas déboucher sur grand-chose, même si le discours de la cérémonie d'ouverture envisageait le contraire.